Presse néerlandaise du jeudi 23 février 2006

Les éleveurs amateurs de volaille et les producteurs de poulets fermier des Pays-Bas se réjouissent de l’approbation par la Commission européenne des plans français et néerlandais de vaccination contre la grippe aviaire. Le ministre de l’Agriculture Veerman a qualifié l’accord intervenu hier de "percée".
Il s’agit aux Pays-Bas d’environ deux millions de poules d’amateurs et de cinq millions de poulets de plein air que leurs propriétaires devront vacciner ou confiner pour éviter la propagation du virus H5N1.

-NRC Handelsblad d’hier soir : "Les éleveurs amateurs pourront vacciner leurs poules - Approbation de l’UE", "Confusion sur l’arrestation de Mladic"
-Trouw  : "La destruction de poules reste nécessaire - Les scientifiques prônent l’abattage des volailles si le H5N1 atteint les Pays-Bas", "Dekker ne veut pas reporter l’application de la nouvelle politique du logement"
-de Volkskrant  : "La Chambre rejette la politique du logement de Dekker - Le projet de libéralisation est devenu incertain", "Un attentat détruit un mausolée en Irak", "Ratko Mladic n’est pas un suspect ordinaire"
-AD Haagsche Courant  : "Des dizaines de milliers de toits ne sont pas sûrs - Fréquentes erreurs de conception : les toits sont trop faibles pour les fortes chutes de pluie et de neige", "Une première : vaccination des oiseaux de compagnie contre la grippe aviaire"
-De Telegraaf  : "Les récidivistes considèrent la prison comme un hôtel - Certains délinquants se laissent même arrêter exprès", "Wüst très contente - ’Il est temps de faire la fête’" (patinage à Turin)

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LE DOSSIER DU JOUR :Politique du logement

"La nouvelle politique du logement du gouvernement, qui déboucherait sur une forte augmentation des loyers, risque d’être abandonnée", annonce le Volkskrant dans son grand article à la une. "La Deuxième Chambre estime que le projet de la ministre Dekker (Logement, Aménagement du Territoire et Environnement) est irréfléchi."
"Dans certains quartiers il ne resterait plus suffisamment de logements à loyer modéré après l’application de la nouvelle politique. En outre, pratiquement tous les nouveaux logements se retrouveraient dans le secteur libre en 2010."
"Il est apparu mercredi, durant un débat parlementaire, que Dekker n’est plus soutenue que par son propre parti, le VVD. Selon le parti gouvernemental CDA, la ministre, en développant sa politique du logement, a fait des choix ’malencontreux et déraisonnables’. Dans certaines régions elle voudrait libéraliser un nombre irresponsable de logements. Le député CDA Van Bochove a cité en exemple Zwolle, où 45 pour cent du marché du logement locatif seront libéralisés en 2010. ’Ce n’est pas acceptable’."
"La ministre Dekker n’a pratiquement pas réagi aux critiques, à la grande irritation du CDA, notamment. ’Présentez une ligne claire’, a dit le député Van Bochove. Dekker, à plusieurs reprises, n’a pas pu répondre aux questions et elle a refusé de faire des concessions concrètes. Finalement, la Chambre a mis fin au débat. ’Votre exposé est nébuleux’, a jugé la députée GroenLinks Van Gent."
"A l’issue du débat, Dekker a dit qu’elle ne tolérera pas un report de sa politique du logement. Le débat reprendra dans deux semaines."

"Dekker menace de démissionner à cause de la politique du logement", conclut le Telegraaf à la une. "’Si ça ne marche pas, je réfléchirai. Ceci est un point important de mon paquet’, a dit la ministre hier. Elle a nuancé cette déclaration par la suite, mais selon un initié elle lie effectivement son sort à l’application de sa politique à partir du 1er juillet 2006. ’Elle estime qu’elle ne peut pas laisser les locataires et les propriétaires dans l’incertitude plus longtemps’, dit notre source."

ACTUALITE INTERIEURE

Wilders

A partir des élections législatives de 2007 le Groep Wilders s’appellera Partij voor de Vrijheid (parti pour la liberté, PVV). Wilders a fait enregistrer ce nom auprès du Conseil électoral, mercredi. Jusqu’aux élections il continuera de se servir du nom Groep Wilders, parce que les règles parlementaires le prescrivent et que ce nom est très connu.
"Le nouveau nom fait référence à l’ancien Partij van de Vrijheid, selon Wilders le dernier parti véritablement libéral, avant de se fondre dans le VVD en 1948", souligne le Volkskrant à la une.
"En inscrivant son nouveau nom de parti, Wilders fait comprendre qu’il ne travaille pas à une fusion avec des gens comme Marco Pastors (Leefbaar Rotterdam) ou Joost Eerdmans (LPF), une possibilité qui a fait l’objet de beaucoup de spéculations à La Haye l’année écoulée."
"Wilders travaille à une liste de dix points sur lesquels il ne veut en aucun cas faire de concessions après les élections. Outre l’arrêt total de l’immigration allochtone non occidentale, il prône notamment la baisse des impôts et l’amélioration de l’enseignement (cours d’histoire). Les sondages attribuent à Wilders deux à huit sièges, selon qu’ils sont effectués par Interview/NSS ou Maurice de Hond."

ECONOMIE, FINANCES

Nouvelle assurance maladie

Un million à un million et demi de ménages néerlandais verront leur pouvoir d’achat baisser de 500 à 1 000 euros cette année, par suite de l’introduction du nouveau système de sécurité sociale. C’est ce que le syndicat MHP (cadres moyens et supérieurs) a fait savoir hier. Alors que le gouvernement Balkenende II avait promis qu’aucune catégorie salariale ne souffrirait du changement de système, le MHP montre qu’il y a onze groupes dont le pouvoir d’achat sera affecté, selon le président du syndicat, Ad Verhoeven. Verhoeven souligne qu’il ne s’agit pas de cas individuels, comme l’affirmait le gouvernement ces derniers mois.
Le MHP a étudié la situation financière de sept cents de ses membres. Les résultats figurent dans le rapport Zwartboek (livre noir). Le ministre de la Santé publique Hoogervorst a promis d’étudier "sérieusement" ce rapport. "Et nous lui donnerons une très bonne place sur l’agenda de la Concertation de Printemps avec les partenaires sociaux, le 9 mars" (de Volkskrant p.7, Trouw p.13).

AFFAIRES FRANÇAISES

Le NRC Handelsblad (p.17) d’hier soir évoque la visite officielle du président Chirac en Inde en rubrique économique. "Le président français Chirac n’y a pas échappé durant sa visite de deux jours en Inde", écrit le correspondant à New Delhi. "Il a dû expliquer au premier ministre Singh pourquoi l’Europe s’est montrée si hostile à l’OPA de Mittal Steel sur le groupe franco-luxembourgeois Arcelor. Singh a posé la question, le pays tout entier voulait connaître la réponse."
"La réaction européenne à l’offensive de Mittal contre Arcelor a peut-être été émotionnelle, l’Inde n’est pas impartiale non plus. Mittal Steel, une société néerlandaise, n’est même pas une société indienne. Certes, son fondateur a un passeport indien, mais il considère Londres comme son lieu de résidence. Et qui plus est, Mittal Steel, en dépit de l’annonce de la construction d’une usine, n’a même pas d’activités en Inde."

Dans le Volkskrant (p.2), Fokke Obbema rappelle que "les émeutes dans les banlieues ont cessé peu après l’instauration de l’état d’urgence et du couvre-feu". Mais les experts doutent du rapport causal entre les deux, remarque le correspondant à Paris. A La Haye, mardi, la Deuxième Chambre a adopté une motion VVD proposant de donner compétence aux maires néerlandais à décréter le couvre-feu.

En page 5, Obbema suit l’affaire Halimi à travers la presse française.

Sur le plan européen, le Financieele Dagblad (p.5) et le Trouw (p.8) notent que la Commission européenne reste critique à l’égard du budget français.

A signaler :
En page d’opinion du Volkskrant, le secrétaire d’Etat Nicolaï (Affaires européennes) et quelques collègues européens font valoir que, sans liberté d’expression, l’islam ne pourrait pas être pratiqué librement en Europe. "On affirme que l’émoi suscité par les caricatures du prophète Mahomet fait apparaître les contradictions entre le monde occidental et le monde islamique. La réalité est différente. Ce ne sont pas entre chrétiens et musulmans que le fossé s’élargit, mais entre tolérants et intolérants. Si la question montre quelque chose, c’est que les Européens et les Arabes, les chrétiens et les musulmans ont besoin les uns des autres. La crise actuelle les contraint à s’impliquer plus, pas moins."

Dernière modification : 11/05/2006

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