Presse néerlandaise du jeudi 27 mai 2010

LES GRANDS TITRES

- Trouw (chrétien progressiste) : les familles d’adoption souvent contrôlées tardivement
- De Volkskrant (centre gauche) : Partenaires sociaux : la retraite à 66 ans en 2020
- AD Haagsche Courant (indépendant populaire) : La plupart des agresseurs sont très jeunes et violents
- De Telegraaf (populaire) : Bientôt un accord sur la retraite

* * *

ACTUALITE INTERNATIONALE

Pirates somaliens

Le Volkskrant indique que dans le procès contre les pirates somaliens jugés à Rotterdam, le ministère public à requis 7 ans contre les 5 Somaliens qui ont attaqué en 2009 dans le golfe d’Aden un navire circulant sous pavillon des Antilles néerlandaises : « la piraterie est extrêmement lucrative », a souligné le procureur, « l’équipage d’un navire de la marine marchande est généralement maîtrisé en cinq minutes. La rançon réclamée va de 1,5 à 3 millions de dollars ».

Surinam

La presse néerlandaise rend compte du résultat des élections au Surinam.

Le Volkskrant, sous le titre « Maux de tête après un triomphe marqué », explique que « les Pays-Bas respectent le résultat, mais ne voit pas Desi Bouterse, vainqueur des élections mais trafiquant de drogue condamné, dans un rôle de Président ».
Le Télegraaf, sous le titre « Relation sous pression avec le Surinam », estime que ce pays « met en jeu sa relation avec les Pays-Bas si Desi Bouterse devient Président ».
Les deux journaux ont recueilli les réactions du ministre des Affaires étrangères, M. Maxime Verhagen, et des parlementaires.
Le ministère des Affaires étrangères indique dans un communiqué que « Les Pays-Bas respectent le choix des électeurs surinamiens mais rappellent qu’il ne faut pas oublier le passé. ‘M. Bouterse a été condamné à 11 ans de prison aux Pays-Bas pour trafic de drogue’, souligne M. Verhagen. ‘Nous ne pouvons oublier pas tout simplement cela’ ». Le Telegraaf précise que M. Verhagen « n’a aucune intention de lever l’avis de recherche international lancé contre Bouterse » et le Volkskrant s’attend à ce que « La Haye mette sa relation en veilleuse si Desi Bouterse devient le nouveau Président ».
S’agissant des parlementaires, M. Haverkamp, au nom du parti Chrétien-démocrate CDA, espère « que l’on sera suffisamment raisonnable au Surinam pour ne pas opter pour l’honneur douteux d’avoir un trafiquant de drogue condamné et un assassin présumé comme Président ». Son collègue du parti libéral VVD, M. Niccolaï, est d’avis que « le Surinam s’expose à des difficultés au niveau international si Bouterse devient Président » et il refuse de « tricher pour préserver la poursuite de bonnes relations ». Le député travailliste (PvdA) Martijn van Dam, tout en postulant que « le Surinam est un pays souverain », prévient que « le choix de Bouterse pourrait avoir des conséquences. La population du Surinam en a bien conscience » et il rappelle que « la justice doit suivre son cours ». M. van Bommel, au nom du SP, « craint que le procès des meurtres de décembre 1982 soit interrompu si Bouterse prend les rênes. Cela devrait avoir des conséquences pour la relation avec les Pays-Bas ».

« Encore Bouterse » titre l’éditorialiste du Volkskrant, qui estime que « les électeurs ont la mémoire courte. Oubliés les meurtres de décembre 1982, oubliées les violences lors des affrontements avec le commando de la jungle de Ronnie Brunswijk, oublié l’état déplorable de l’économie en 2000, après la présidence de Jules Wijdenbosch, mis en place par Bouterse. (…) On peut se demander comment sera composé le prochain gouvernement de Paramaribo – et surtout si Desi Bouterse ambitionne de devenir Président. Cela nuirait sérieusement à l’image du Surinam (du fait du procès en cours au Surinam et de la condamnation par contumace à 11 ans de prison aux Pays-Bas) et en tant que chef d’Etat, il ne jouirait pas de la liberté de mouvement nécessaire à sa fonction. Si Bouterse a toujours son sens tactique, il se contentera de l’idée qu’il aurait pu devenir président du Surinam ; en tant que ‘conseiller d’Etat’, un poste créé pour lui lors de la prise de fonctions du président Wijdenbosch, il aura probablement plus d’influence qu’en tant que Président avec un casier judiciaire ».

Le NRC-Handelsblad, sous le titre « Impasse  », juge pour sa part dans son commentaire que « le Surinam semble se retrouver dans un champ de mines politique.
Il n’est pas impossible, en théorie, que le pays soit dirigé par un Président qui est, certes, chef du gouvernement, mais n’a pas de majorité au parlement, et si, de surcroît, ce Président s’appelle Desi Bouterse, la situation sera encore plus compliquée. L’ancien chef militaire ne peut pas quitter le pays (du fait du procès en cours et de la condamnation aux Pays-Bas). Le processus post-électoral sera long et provoquera des scènes peu ragoutantes. Le Surinam ne mérite pas cela. Sous Venitiaan, la culture politique n’a guère évolué, mais le pays a beaucoup gagné en stabilité économique. Ces acquis sont menacés si le pouvoir exécutif est divisé ».

* * *

ACTUALITE INTERIEURE

Campagne électorale

La chaine de télévision commerciale RTL4 a organisé hier soir au théâtre Carré d’Amsterdam un grand débat des têtes de listes auquel ont participé huit leaders politiques.
Le Volkskrant estime que « Roemer, du SP, a conquis le public de Carré » et Trouw en retient quele CDA s’isole » (en faisant de la déductibilité fiscale des intérêts sur les emprunts immobiliers un « point de rupture »), que « Cohen a bien tenu sa place » et que « Pechtold veut Cohen au poste de Premier ministre ». Selon ce journal, « les sondages font apparaître des coalitions de plus en plus ‘normales’, à trois partis, contrairement aux craintes initiales d’éparpillement des voix qui aurait pu imposer quatre partis, voire un gouvernement minoritaire ». Deux coalitions seraient ainsi envisageables à ce jour : « une coalition purement de droite, composée du VVD, du CDA et du PVV, qui bénéficierait d’une majorité à la Deuxième Chambre, tout comme une coalition ‘violette’, regroupant le VVD, le D66 et le PvdA. Pour les gens qui craignaient de ne pas avoir un ‘gouvernement normal’ après les élections, c’est une bonne nouvelle. Mais pour les partis à la gauche du PvdA, c’est l’inverse. Cela peut constituer une bonne raison de voter utile et donner sa voix au PvdA ».
(A signaler : dans le supplément De Verdieping du Trouw, un portrait de Mark Rutte, « un candidat Premier ministre inattendu »).

Retraite

« Les partenaires sociaux : la retraite à 60 ans en 2020 », titre le Volkskrant, qui est « en possession d’un projet d’accord entre les partenaires sociaux d’où il ressort que les salariés devraient travailler jusqu’à 66 ans à partir de 2015 et probablement jusqu’à 67 ans à partir de 2025. Le syndicat patronal VNO-NCW et la confédération syndicale FNV espèrent présenter leur accord avant les élections du 9 juin ».

* * *

LA FRANCE DANS LA PRESSE NÉERLANDAISE

Le correspondant du Volkskrant, dans le cadre d’un article général sur les transports non polluants, a écrit un petit article sur « les Vélib à Paris ». Il évoque également les « Manifestations en France pour le maintien de l’âge de la retraite ».

Cette revue de presse ne prétend pas à l’exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parues dans la presse néerlandaise, qui n’engagent en rien le point de vue propre de l’ambassade de France aux Pays-Bas.

Dernière modification : 10/06/2010

Haut de page