Presse néerlandaise du lundi 07 juillet 2003

Le départ du Tour de France de cyclisme coïncide avec le début des vacances parlementaires néerlandaises et les quotidiens, toujours minces le lundi, sont dominés encore davantage aujourd’hui par les résultats sportifs du week-end, les faits divers et l’actualité internationale.

Le centenaire du Tour a été le principal sujet du cahier sportif du Volkskrant de samedi et le NRC Handelsblad lui a consacré son cahier périodique Thema  :"Aujourd’hui commence le Tour de France, le quatre-vingt-dixième en cent ans – la course n’a pas eu lieu dix fois, àcause des deux guerres mondiales. Le Tour est totalement commercial, avec le drame et l’héroïsme comme produits. Tout sur les pieds en feu, la fringale et les spectateurs qui attendent sur la pente comme des indiens."

Trouw  : "Les écoles sont meilleures aux Pays-Bas" (correspondance de Berlin), "Taylor ira au Nigeria ’mais pas tout de suite’", "Dédommagement pour choc : uniquement pour les témoins directs de l’accident"

de Volkskrant  : "Elle était gaie, avait tout juste 20 ans et elle s’est fait sauter" (correspondance de Moscou), "Le ’non’ corse est une défaite pour le gouvernement français", "Bouterse guette la présidence", "Leipheimer et Lotz, blessés, abandonnent"

Algemeen Dagblad  : "Le projet de blindé vacille – Le nouveau ’cheval de trait’ de la Défense sera probablement beaucoup trop coà»teux", "Jour noir pour l’équipe Rabo", "Bain de sang après un attentat contre un festival de musique pop" (Moscou)

De Telegraaf  : "’Taxe kilométrique presque certaine dans quelques années’ – Peijs prépare le terrain", "Départ dramatique du Tour pour les coureurs de Rabo", "Attentat àla bombe incendiaire contre une famille de Delfgauw"

 

 

 

Actualité internationale


Berlusconi

" Ne vous inquiétez pas, six mois sont vite passés’, a raillé le premier ministre italien, Silvio Berlusconi cette semaine au Parlement européen, après son offensante sortie contre le parlementaire allemand Schulz , qu’il a comparé àun Kapo", écrit le Telegraaf (p.11) de samedi dans une "analyse" signée Gemma Buters et Ronald Veerman. " C’est une maigre consolation, maintenant que tout le monde, àBruxelles et dans les autres capitales européennes, se demande désespérément combien de dégâts Berlusconi peut faire àl’intérieur et àl’extérieur de l’UE durant ces six mois ."

"Les optimistes partent du principe que l’Europe tourne toujours, même quand le président est un bousilleur." "Un nombre en croissance rapide de pessimistes craint que Berlusconi, avec son comportement imprévisible et sa langue acerbe, pourrisse l’ambiance et paralyse l’Union pendant six mois, jusqu’àce que les Irlandais prennent le relais, le 1er janvier 2004, et commencent àréparer les dégâts. Un tel scénario serait extrêmement gênant, car le calendrier du prochain semestre est chargé. Les délicates négociations sur la Constitution européenne doivent démarrer, la relation avec les Etats-Unis doit être rétablie et l’Italie souhaite des mesures européennes vigoureuses dans le domaine de l’asile et des migrations et veut dégager des milliards pour de grands projets d’infrastructures . Pour de tels projets, il faut des amis politiques, mais il semble qu’ils feront défaut àBerlusconi ."

"Heureusement, l’Union européenne a une grande capacité de guérir même les plaies les plus profondes. L’opération ’Passons l’éponge’ bat son plein. Mais la querelle a beau être vidée, l’irritation reste, surtout maintenant qu’il s’avère que Berlusconi estime toujours qu’il a seulement fait une plaisanterie mal comprise. De cette manière, un semestre peut être très long."

L’éditorialiste de l’ Algemeen Dagblad de samedi fait valoir que " dans le courant de l’année prochaine, les 25 leaders de l’UE porteront leur nouveau traité sur les fonts baptismaux, lors d’une séance solennelle àRome ". "Ce traité donnera des droits fondamentaux àtous les citoyens, il fera de l’Union une communauté de valeurs et reconfirmera le principe de base de la coopération européenne : plus jamais de guerre. Celui qui dirigera cette cérémonie est quelqu’un qui insulte les parlementaires, censure la presse et lance le coup de pied de l’âne àdes millions de victimes du fascisme en faisant des plaisanteries àla Le Pen ."

Surinam

L’ensemble de la presse relève ce matin que l’ancien dictateur militaire surinamien Desi Bouterse , durant une réunion de son parti politique, le NDP, a annoncé qu’il serait candidat àla présidence du Surinam aux élections de 2005 .

En 1996, lorsque le NDP est arrivé au pouvoir, Bouterse a laissé la présidence àJules Wijdenbosch, qui a rompu avec lui par la suite. Depuis, Bouterse a été condamné par contumace àonze ans de prison àLa Haye, pour trafic de drogue, et àParamaribo une pré-instruction judiciaire a été ouverte sur son implication dans l’exécution de quinze opposants politiques en décembre 1982 .

Au Surinam, les réactions àla candidature de Bouterse ont été remarquablement modérées et expectatives, soulignent les quotidiens. Le VHP, le premier parti de la coalition gouvernementale, a précisé dimanche que le mandat d’arrêt international lancé contre Bouterse ne l’empêchait pas de poser sa candidature. Cette peine n’a pas été reconnue par le Surinam" , a rappelé le porte-parole du VHP. "C’est le peuple surinamien qui aura le dernier mot. Bouterse a le droit d’être candidat comme tous les citoyens." L’ancien président Jules Wijdenbosch est l’une des rares personnes àavoir réagi négativement : "Le peuple sait maintenant quel choix il ne doit pas faire" ( de Volkskrant p.1, Algemeen Dagblad p.1, Trouw p.5, De Telegraaf p.6).

Pays-Bas – Allemagne : enseignement

" L’enseignement néerlandais est un exemple pour l’Allemagne, estime la ministre de l’Education Edelgard Bulmahn ", écrit le Trouw dans son grand article àla une. " Même si toutes les réformes n’ont pas réussi, ne rien faire, comme en Allemagne, est pire ."

"’Les pays àsuccès dans le domaine de l’enseignement ont appliqué des réformes pendant des années’, a déclaré la ministre allemande de l’Education Bulmahn (SPD) àla fin de semaine dernière, àBerlin. Les Pays-Bas, la France, l’Angleterre, le Canada, la Suède et la Finlande ont refondu leur enseignement durant les dernières décennies et obtiennent maintenant de bonnes notes dans les études internationales . L’Allemagne, par contre, a cru si longtemps qu’elle avait de bonnes écoles qu’elle n’a pas changé grand-chose et encore moins fait des études quantitatives ."

"Les écoles néerlandaises, dans une étude allemande, brillent surtout par leur grande indépendance. Cette étude sur les pays où l’enseignement est meilleur qu’en Allemagne a été effectuée sous la direction de l’institut DIPF, àFrancfort. Ainsi, les écoles néerlandaises embauchent elles-mêmes leurs enseignants et disposent de leur propre budget ; en échange, il y a une inspection, des tests Cito et des examens de fin d’études centraux qui montrent ce que les écoles font de leur liberté. Cette liberté, mais aussi l’obligation de rendre des comptes, caractérise l’enseignement néerlandais, selon les chercheurs allemands. C’est tellement évident pour les Néerlandais ne personne n’y fait attention, mais en Allemagne cela inspire le respect."

Actualité intérieure


Thom de Graaf

" Le frais émoulu ministre de la rénovation administrative Thom de Graaf veut qu’on le juge sur ses résultats ", écrit le Telegraaf (p.19) de samedi dans le chapeau d’un article fondé sur un entretien avec le responsable D66.

De Graaf commence par démentir les rumeurs selon lesquelles il se serait querellé àpropos des Antilles néerlandaises avec son collègue de l’Intérieur Remkes (VVD), qui aurait préféré les garder dans son portefeuille, pour ensuite exprimer son inquiétude concernant la formation du nouveau gouvernement antillais, dans lequel des personnes faisant l’objet d’une enquête judiciaire risquent d’être nommées . " Le gouvernement néerlandais est très inquiet àce sujet et il n’est pas souhaitable qu’une telle nomination ait lieu . Ce n’est pas bon pour les Antilles et ce n’est pas bon pour l’image du Royaume."

S’agissant de la rénovation administrative, De Graaf suggère notamment de regrouper certains services des ministères , comme ceux du personnel, des salaires et du matériel et du parc autos, qui existent actuellement en treize exemplaires, chaque ministère ayant les siens. Il évoque aussi le partage par les différentes administrations publiques des données des citoyens , comme cela se fait déjàen Belgique. "Pourquoi ne saurions-nous pas faire ce que les Belges savent faire ? Il faut une bonne informatisation et il faut garantir le respect de la vie privé des citoyens, mais je pense qu’avec un tel système on éviterait beaucoup d’irritation du côté du public. A l’heure actuelle, les citoyens doivent souvent fournir dix ou vingt fois les mêmes données !"

Pour ce qui est de la politique budgétaire, enfin, De Graaf reconnaît que ce "gouvernement d’austérité" n’était pas vraiment attrayant pour le D66 . Mais il valait mieux y participer que de rester probablement invisible dans l’opposition , selon De Graaf. "Il est nécessaire de faire des économies, mais si elles n’avaient pas été compensées par une réforme approfondie des services publics et des investissements dans l’économie de connaissance et l’enseignement, le D66 n’aurait jamais participé."

Sondage d’opinion

Si des élections législatives avaient lieu actuellement, le CDA obtiendrait 34 sièges àla Deuxième Chambre, 10 de moins qu’en janvier . C’est ce qui ressort d’un sondage d’opinion Interview-NSS effectué pour le programme télévisé NOVA.

Le VVD, dans ce sondage, passe de 28 à29 sièges et le D66, le troisième parti de la coalition, reste stable à6 sièges. Le PvdA devient le premier parti avec 47 sièges , 5 de plus qu’àl’heure actuelle. Le SP passe de 9 à14 sièges, GroenLinks descend de 8 à7 et la LPF de 8 à6. La ChristenUnie passe de 3 à5 sièges, le SGP conserve ses 2 sièges ( de Volkskrant p.3, Algemeen Dagblad p.5, De Telegraaf p.9 de samedi).

Vacances ministérielles

" Bien que l’équipe du premier ministre Balkenende soit unanimement d’avis que l’économie néerlandaise a besoin d’une impulsion, les responsables passent en masse leurs vacances àl’étranger, cette année ", constate le Telegraaf (p.9) de samedi avec une pointe d’ironie. "L’Italie n’est pas en disgrâce après l’affaire Berlusconi : le secrétaire d’Etat Wijn (Finances) et les ministres Donner (Justice), De Geus (Affaires sociales) et sans doute aussi Dekker (Logement, Aménagement du Territoire et Environnement) rechercheront le soleil italien. Tout comme auprès du commun des mortels, la France est toujours très appréciée comme pays de vacances au sein du gouvernement . Le vice-premier ministre De Graaf (Intérieur) et les ministres De Hoop Scheffer (Affaires étrangères) et Brinkhorst (Affaires économiques) ont des destinations françaises."

Plusieurs responsables se rendront en Amérique du sud et le vice-premier ministre Zalm, qui "gardera la boutique" jusqu’au 19 juillet et du 26 au 30 juillet, passera ses vacances au Portugal.

Economie, Finances


Etat de l’économie néerlandaise

Le Volkskrant (p.15) de samedi, dans un grand article signé Xander van Uffelen, tempère le pessimisme économique manifesté de diverses parts aux Pays-Bas. "Les années quatre-vingts semblent de retour. Le chômage croît très rapidement. Pourtant, le temps du chômage massif et des carrières perdues ne reviendra pas si vite." "’Nous tombons d’un pessimisme dans l’autre, les derniers temps’, soupire le professeur d’économie du travail Jules Theeuwes. ’Les prévisions sont constamment plus mauvaises que les précédentes.’ C’est ainsi que le CPB pensait initialement à490 000 chômeurs pour 2004, maintenant il en prévoit 530 000. ’En entendant de telles informations, il est difficile de rester positif’, constate le professeur de l’Université d’Amsterdam (UvA). Theeuwes lui-même reste confiant. ’La comparaison avec les années quatre-vingts est prématurée. Pour l’instant, il est seulement question d’assainissement après les années de jubilation.’ Hans Junggeburt, professeur extraordinaire de sociologie du travail àl’UvA, ne voit pas non plus le parallèle avec autrefois. ’J’entends toujours des patrons dire qu’ils apprécient l’élasticité du marché du travail. C’est un son de cloche qu’on n’entendait pas dans les années quatre-vingts’."

"’La perception du chômage est également moins dramatique’, constate Junggeburt. ’Il en faut beaucoup aux Pays-Bas pour que les mêmes sonneries d’alarme qu’àl’époque résonnent àun taux de chômage de 8 %. Il y a encore une grande richesse, le sentiment d’urgence est absent’."

Affaires françaises

Le référendum en Corse a suscité quelques avant-papiers explicatifs dans la presse de samedi, dont celui du Volkskrant (p.5, Fokke Obbema : "Sarkozy veut guérir le traumatisme corse"), était le plus développé.

Ce matin, c’est encore le Volkskrant , dont le correspondant s’est rendu àAjaccio, qui assure la couverture de presse la plus ample, àla une. Fokke Obbema note dans son article d’ambiance que, pour beaucoup de Corses, le moment de l’arrestation du nationaliste Yvan Colonna, trente-six heures avant le référendum, était curieux, voire suspect. Un portrait de Colonna suit en page 5.

Les comptes rendus factuels du Trouw (p.5), du Telegraaf (p.5) et de l’ Algemeen Dagblad (p.5) sont plus concis.

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