Presse néerlandaise du lundi 1er décembre 2008

Les consommateurs néerlandais achètent à qui mieux mieux, en dépit des informations pessimistes sur l’économie au mois de décembre. Equens, qui traite les paiements par carte bancaire PIN, et le Conseil du commerce de détail néerlandais (RND s’attendent à ce que les consommateurs dépensent ainsi des millions d’euros de plus qu’à la même époque l’an dernier. "Le record de l’an dernier, 9 millions de transactions par jour, sera brisé à Noël. Notre pronostic est que le 24 décembre nous dépasserons 10 millions", déclare un collaborateur d’Equens.

de Volkskrant (centre gauche) : "Les Thaïs ont honte – Evacuation de 100 000 touristes ; KLM rapatrie des centaines de Néerlandais", "Le mouvement de Verdonk semble avoir perdu sa dynamique", "Violence religieuse au Nigeria : 381 morts"
De Telegraaf (populaire) : "Une réduction sur l’assurance maladie pour les donateurs d’organes – Quelque 120 euros de moins par an", "Des larmes et des bises au retour des vacanciers de Thaïlande"
Trouw (chrétien progressiste) : "Les parents espèrent retrouver la dépouille de Hossein – L’Iran et l’Irak échangent des corps" (reportage de Téhéran), "Le sommet de Poznan offre des possibilités d’économie durable"
AD Haagsche Courant (indépendant populaire) : "Le soutien réduit l’échec scolaire – Les performances et l’assurance des élèves croissent", "Le CDA veut que jeunes et vieux prennent la bicyclette", "Transactions par PIN : record en dépit de la crise"

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ACTUALITE INTERIEURE

Interview du premier ministre
"A l’étranger je me dis prime minister et banquier à temps partiel ", déclare le premier ministre Jan Peter Balkenende dans une interview à l’AD (p.2) de samedi. M. Balkenende comprend que les gens s’inquiètent, selon le journal à grand tirage. "Les agents immobiliers ont moins de travail. On vend moins de voitures. Et le portefeuille de commandes des entreprises baisse."
"C’est la crise la plus grave depuis les années trente. En fait, il y en a trois : une crise bancaire, une crise boursière et une crise économique. Il est certain que 2009 sera une année difficile. Et ce ne sera pas fini en 2010. Quand la confiance reviendra-t-elle ? Il faudrait être devin pour le dire."
Pourtant, il n’y a pas lieu de paniquer, selon le premier ministre. "Le pire que nous puissions faire c’est de nous décourager les uns les autres. Je ne suis pas pessimiste. Nous avons le taux de chômage le plus bas d’Europe. Nous avons un excédent budgétaire, l’inflation est faible et les dernières années nous avons appliqué d’importantes réformes dans le domaine des soins et de la sécurité sociale. Les Pays-Bas, de ce fait, se portent mieux que beaucoup d’autres pays."
M. Balkenende appelle les Néerlandais à conjuguer leurs efforts. "Nous pouvons affronter cette crise ensemble." Selon le premier ministre, le gouvernement fait tout pour maintenir le pouvoir d’achat des citoyens. Les entreprises peuvent éviter de licencier en masse en réduisant le temps de travail. Le gouvernement injecte des milliards dans l’économie. "Le plus important est que les gens gardent leur emploi. Et si ce n’est pas possible, il faut les remettre au travail le plus vite possible."
Il importe aussi que les gens continuent de dépenser de l’argent. Tout le monde doit acheter des cadeaux pour la Saint Nicolas et Noël. "L’argent doit circuler. Ne vous laissez pas aller au négativisme. L’économie ne doit pas s’arrêter parce que nous baissons les bras."

Interview du ministre des Finances Wouter Bos

"Il m’est arrivé de me faire insulter dans la rue", remarque le vice-premier ministre et ministre des Finances Wouter Bos dans le Telegraaf (p.9) de dimanche. "Parce que les gens ne croyaient pas en moi. Maintenant, des inconnus m’envoient des lettres et des fleurs. Parce que j’ai fait quelque chose pour eux en m’attaquant à la crise bancaire."
"J’ai tranché et j’ai dit que je voulais continuer au-delà de 2011, cela coupe court aux doutes et aux discussions difficiles. Avec la crise, le PvdA se trouve dans une phase permettant de mieux montrer ses positions."
"Ces dernières semaines je tiens compte de la possibilité d’une croissance en dessous de zéro. Les experts sont en désaccord total sur la longueur de la crise. Je tiens compte de toutes les possibilités." "C’est une des choses les plus bizarres de l’année 2009", remarque M. Bos à propos du pouvoir d’achat des Néerlandais. "Le pouvoir d’achat sera meilleur que nous ne le pensions jusqu’à présent. C’est notamment dû au fait que le prix du pétrole a énormément baissé. En septembre, nous pensions encore à 125 dollars le baril. Nous sommes maintenant à moins de la moitié." "Le seul groupe qui me préoccupe, mais pour lequel je ne peux pas faire beaucoup, ce sont les retraités. Le rendement des caisses de retraite est sous pression. Il n’est donc pas sûr qu’elles puissent verser une retraite totalement indexée sur l’inflation en 2009."
Y aura-t-il un déficit budgétaire l’an prochain ? "Cela me paraît tout à fait possible. Temporairement." "Je ne m’attends pas à devoir faire des économies par suite de la baisse des revenus."
Le ministre des Finances se dit préoccupé par la tendance en Europe à assouplir un peu les règles budgétaires. "Cela peut aller au détriment de la solidité de l’euro."
Que pense le ministre de l’idée d’un impôt unique lancée par le CDA ? "Tout le monde sait qu’à long terme je suis partisan d’un autre système de déductibilité fiscale des intérêts sur les prêts immobiliers, mais le moment n’est pas bien choisi pour entamer cette discussion. En ce moment les propriétaires ont besoin de calme et de certitude. Le marché immobilier est fragile. Alors il ne fait pas parler de la déductibilité fiscale des intérêts sur les prêts immobiliers. Même moi je ne le fais pas."
La presse de ce matin note dans ce contexte que le CDA s’irrite de ces remarques du vice-premier ministre, concernant la suggestion du bureau scientifique du CDA et la réaction positive du premier ministre Balkenende (de Volkskrant p.2, De Telegraaf p.3, Trouw p.5, AD p.7).

AFFAIRES FRANÇAISES

Le Volkskrant (p.4) publie une correspondance anecdotique d’Ariejan Korteweg sur un quartier pauvre de Paris.

A signaler :
Une interview de Mme Jacqueline Cramer (Environnement) dans le cadre du sommet climatique de Poznan. "Innover est la seule manière de survivre" (AD de samedi, cahier weekend pp.8 et 9).
Une liste des cinquante Néerlandais les plus influents (de Volkskrant de samedi, cahier hetVervolg). En tête figure M. Alexander Rinnooy Kan, président du Conseil social et économique (SER).

Dernière modification : 16/12/2008

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