Presse néerlandaise du lundi 22 avril 2002
Presse néerlandaise du lundi 22 avril 2002
Le résultat inattendu du premier tour des élections présidentielles
en France inspire le grand titre du Volkskrant
et du Trouw, tandis que le populaire De
Telegraaf s’intéresse une fois de plus à la hausse des prix qui a
accompagné le passage à l’euro et que le journal de Rotterdam Algemeen
Dagblad fait sa manchette sur la formation du collège du maire et des échevins
de la métropole mosane.
Trouw
: "Le Pen choque la France avec sa grande victoire aux élections",
"’Nous comptons enfin’" (ambiance au Front National de Nice)
de
Volkskrant : "Le Pen écrase la gauche française", "Le
gouvernement hésite à propos du JSF maintenant que le PvdA se prononce contre",
"Vague d’antisémitisme dans les pays de l’UE – Le conflit du
Moyen-Orient vient en Europe avec les immigrants"
Algemeen
Dagblad : "Rotterdam veut éduquer les citoyens – La coalition est prête
; normes et valeurs domineront pendant quatre ans", "L’extrémiste de
droite Le Pen élimine Jospin"
De
Telegraaf : "’Réagir à l’explosion des prix après l’euro’ – La Chambre
veut clouer les malveillants au pilori", "France : Le Pen ou Chirac
– Jospin quitte la politique"
Le dossier du jour
: Elections présidentielles françaises
" Jean-Marie Le Pen, le chef
de file du parti d’extrême-droite Front National, a provoqué un tremblement de
terre en France, dimanche ", écrit le Volkskrant dans son grand article à la une. "Le Pen s’est placé
en deuxième position derrière Jacques Chirac, au premier tour des élections
présidentielles. Ce n’est pas Lionel
Jospin qui se mesurera à Chirac le 5 mai, comme prévu, mais Le Pen ."
" Le Pen a obtenu 17,2 % des
suffrages, tandis que Jospin n’a pas dépassé 16,3 % . Chirac
est sorti premier, certes, mais son score (19,8 %) est également décevant .
Lionel Jospin a reconnu sa défaite. Il a fait une brève déclaration dans
laquelle il a parlé d’un "coup de tonnerre pour la France". Puis,
tandis que sa base éclatait en sanglots, il a annoncé qu’il se retirerait de
la vie politique après les élections."
"Le Pen, à 73 ans, était déjà en
grande partie oublié, après avoir réussi à obtenir 15 % aux précédentes
élections présidentielles (1995). Son étoile avait notamment baissé depuis
la sécession de son numéro deux Bruno Mégret, en 1999. Mais les dernières
semaines il a remarquablement progressé dans les sondages d’opinion. Le Pen
lui-même a déclaré dans une première réaction que ce résultat était
"avant tout le rejet des gens qui ont dirigé la France pendant cinq ans".
Le dirigeant du FN faisait allusion à la cohabitation
de la gauche et de la droite, qui a gouverné difficilement durant les dernières
années."
"Un bras d’honneur à l’élite", titre le même Volkskrant
en page 5, au-dessus d’une analyse de son correspondant à Paris. " L’extrémiste de droite Jean-Marie Le Pen avait déjà eu du mal à se
présenter au premier tour, et le second lui aurait été impossible . Mais une
campagne électorale avec la criminalité et l’insécurité comme enjeux a rendu
Le Pen respectable ."
"Avec son ex-lieutenant dissident Bruno Mégret, Le Pen a obtenu
hier plus de 20 % des voix. La première
constatation qui s’impose est donc que la France intellectuelle, journalistique
et politique n’a absolument pas senti ce qui préoccupe la population ."
"La défaite du premier ministre Jospin (15,9 %) est
effroyable, et ajoutée au maigre pourcentage de son allié communiste Robert
Hue (3,5 %) on peut considérer que c’est une défaite inouïe."
"Mais le ’gagnant provisoire’, le président
Chirac, est également très mal loti avec à peine 20 % des suffrages :
il a obtenu le score le plus faible qu’un président candidat à sa propre
succession ait jamais obtenu sous la Cinquième République ."
"Le onze septembre, la récente tuerie de
Nanterre, un flot interrompu de crimes contre les mœurs, un nombre croissant
d’incidents dont sont responsables les jeunes des banlieues : pourquoi,
entend-on souvent dire, choisir la version édulcorée (Chirac) quand on peut
aussi avoir l’original (Le Pen) ? Il est ironique que ce pays ait récemment
vu Le Pen agir en protecteur de la communauté juive, en réaction à une série
d’incidents antisémites."
"Le Pen doit son succès aux abstentionnistes", estime le
journal d’affaires Het Financieele
Dagblad (p.5). " Jean-Marie Le
Pen a perturbé le duel entre le président Chirac et le premier ministre Jospin
grâce à un concours de circonstances : un nombre record d’abstentions,
une campagne politique entièrement centrée sur la criminalité et l’insécurité
croissantes et une grande diversité de candidats ."
Commentaire
" Un choc , c’est ainsi
qu’on peut qualifier le résultat du premier tour des élections présidentielles
françaises", remarque l’éditorialiste du Volkskrant . Pour la première
fois l’extrême-droite devient la deuxième puissance politique dans un grand
pays d’Europe ." " Il apparaît
une fois de plus que les électeurs des pays d’Europe de l’Ouest sont en ce
moment d’humeur rebelle ."
Le journal de centre-gauche juge "très probable que Chirac soit réélu
au second tour". "Les socialistes ont fait savoir qu’ils accorderont
leur préférence au petit mal Chirac, parce que le grand mal Le Pen ne doit
jamais devenir le président de la France. Le système français, heureusement,
est doté d’un mécanisme de correction. Selon un sondage d’opinion publié
hier, Chirac peut espérer 80 % au
second tour, contre 20 % pour Le Pen . C’est
rassurant, mais il y a aussi les élections législatives de juin et il n’est
pas tout à fait impensable qu’elles débouchent sur une coopération entre la
droite et l’extrême-droite, a déclaré hier un commentateur français ."
"On n’en est pas encore là, mais le résultat
du premier tour des élections présidentielles françaises montre que les
partis politiques établis doivent faire attention en Europe . Ils
doivent trouver une réponse aux sentiments d’insécurité, aux problèmes de la
société multiculturelle et au sentiment que les grands partis ne parlent plus
la langue des électeurs . En Allemagne, le parti du chancelier Schröder a
perdu hier d’importantes élections régionales. Et aux
Pays-Bas, les partis établis feraient également bien de ne pas penser que le
plus grand choc est déjà passé ."
S’agissant des deux principaux candidats qui
étaient en lice, rappelons pour mémoire le double portrait du président
Chirac et du premier ministre Jospin - "l’un un charmant voyou, l’autre un
menteur intègre" - publié samedi par l’ Algemeen Dagblad , dans son supplément AD Magazine. "Jacques Chirac pourrait être le personnage
principal d’un roman. Il est entouré de scandales, mais ceux-ci le démontent
à peine. Ses compatriotes ne le trouvent pas toujours crédible, mais ils le
jugent en revanche paternel et rassurant. C’est pourquoi il a des chances d’être
réélu président." "Lionel Jospin refuse de câliner des bébés
pour la galerie. Il a fait son image de marque de son intégrité et de son sérieux,
mais paraît terne, revêche et insondable. Si le premier ministre actuel est élu
président, ce sera un cas unique : aucun premier ministre en poste n’y a réussi
jusqu’à présent."
"Un Français sur trois envisage de
rester chez lui demain", notait de son côté le Trouw de samedi, dans son cahier de Verdieping. "Les deux principaux candidats, le président
Jacques Chirac et le premier ministre Lionel Jospin, ne suscitent guère
d’enthousiasme", retient le journal chrétien progressiste d’un tour
d’horizon de la presse française. "Ils sont dénués de toute grandeur. Où
est l’époque de de Gaulle et de Mitterrand ?"
Actualité interieure
Joint Strike Fighter
" Le gouvernement hésite
beaucoup à signer le contrat JSF, maintenant qu’il est pratiquement certain que
les voix seront partagées à la Deuxième Chambre, mardi ", relève le Volkskrant
à la une. " Le leader PvdA Melkert a
annoncé samedi, à l’ouverture de la campagne électorale, que
son parti voterait contre la participation au développement du successeur du
F16 . Le premier ministre démissionnaire Kok n’a pas voulu réagir à
l’intention de vote du groupe parlementaire PvdA."
"Du fait que la Chambre sera partagée mardi (75-75), le
gouvernement se penchera sur la question vendredi. PvdA, D66, GroenLinks et SP
soutiennent la motion appelant le gouvernement à ne pas participer au JSF ;
VVD, CDA, ChristenUnie et SGP la rejettent. Théoriquement, il n’y a pas de
majorité en faveur de l’appel et le gouvernement peut se mettre en cheville
avec les Américains."
" Kok n’est pas partisan du
report de la signature, mais il ne peut pas ignorer que la Chambre est divisée
au maximum et que de nombreux membres du gouvernement veulent laisser la décision
au prochain gouvernement . Le secrétaire d’Etat VVD à la Défense, Van
Hoof, a déclaré dimanche au journal de Radio 1 que, même si la Deuxième
Chambre rejette la motion, et se prononce donc en faveur de la participation néerlandaise,
le gouvernement doit abandonner la décision à la prochaine équipe ministérielle."
"La tête de liste PvdA, qui a longtemps été partisan de l’achat
du JSF, à huis clos, a déclaré samedi sous les applaudissements de ses collègues
de parti que les risques étaient trop grands jusqu’en 2008. Melkert,
tout bien considéré, juge risqué de prêter 800 millions d’euros au secteur
privé . Il ne faut pas que les contribuables soutiennent l’industrie.’
Melkert a souligné que c’était une considération pratique et pas une question
de principe."
"Quelques partis politiques ont critiqué
la décision du PvdA. ’D’énormes mouvements de pendule’, a estimé le CDA à
propos de la position des sociaux-démocrates. Le président du groupe
parlementaire D66, De Graaf, est d’avis que le PvdA aurait dû adopter ce point
de vue il y a quelques semaines et ’n’y comprend plus rien’. Cela ne ’renforce
pas’ le leadership au sein du PvdA, a fait valoir le leader VVD Dijkstal, qui,
à l’inverse de son collègue de parti Van Hoof, estime que le gouvernement
pourra signer s’il n’y a pas de majorité en faveur de la motion."
Le Trouw (p.4) note de son côté
que " la tension monte à Philips et
Stork ". "La section de Philips qui pourra se mettre au travail si
les Pays-Bas participent au JSF est à vendre. Et selon le directeur de
l’Association des actionnaires (VEB) P. de Vries, Stork, qui espère assurer
plus de la moitié des activités néerlandaises pour le JSF, risque aussi de
tomber en proie à une reprise. Cette perspective n’accroît pas la disposition
à investir des centaines de millions d’euros du trésor public dans le projet
JSF."
" La
subvention au développement du JSF rappelle fortement la manière dont on a
prolongé artificiellement la vie de Fokker, dans les années quatre-vingts et
au début des années quatre-vingt-dix . A cette époque déjà, l’Etat
soutenait l’industrie aéronautique en y investissant finalement plus d’un
milliard de florins. Cette somme devait être remboursée grâce aux bénéfices
réalisés sur les avions vendus, mais ces bénéfices n’ont jamais été réalisés.
En 1996, le ministre des Affaires économiques Wijers (D66) décidait qu’il ne
servait plus à rien de poursuivre ce soutien."
Démission
du gouvernement Kok II
" L’ancien leader VVD
Bolkestein estime que le gouvernement a démissionné à tort ",
rapporte le Trouw (p.3).
"’Abandon du drapeau’, telle est sa qualification de la démission. Le gouvernement n’était pas divisé, il n’était pas en conflit avec la
Deuxième Chambre et il jouissait toujours de la confiance du Parlement . Un
gouvernement qui n’a pas besoin de démissionner ne doit pas démissionner. Il
manque alors à son devoir.’ C’est ce que Bolkestein a déclaré hier durant
le programme télévisé Buitenhof. Il
est le premier politique à condamner la mesure du gouvernement."
"Bolkestein estime au demeurant que le ministre PvdA Pronk, en déclarant
que la ’politique’ avait failli à Srebrenica, n’avait pas laissé d’autre choix
à Kok. ’Pronk, en vrai Saint Jean-Baptiste, a prononcé le mea maxima culpa et
les autres ne pouvaient plus demeurer en reste’."
" Bolkestein
a déclaré hier qu’il jugeait justifié que le ministre libéral De Grave (Défense)
ait voulu démissionner à cause du rapport du NIOD. L’institut a montré
que la direction de l’armée de terre a mal informé le ministre avant et après
la chute de Srebrenica. ’De Grave, de ce fait, n’a pas pu informer la Chambre
correctement. C’est un péché politique capital’."
Dans une interview au NRC Handelsblad (pp.1 et 3) de samedi, le ministre démissionnaire
de la Défense, le VVD Frank de Grave, fait valoir qu’après la parution du
rapport du NIOD, sa démission était inévitable du point de vue
constitutionnel.
Notons aussi les bilans de huit
ans de coalition Paars de la presse de samedi.
Dans le Volkskrant (cahier Reflex),
Jan Joost Lindner conclut que " le
premier ministre partant mérite à la fois le respect et de sévères critiques ".
"Presque tous les observateurs de huit ans de Paars s’accordent à dire que
les gouvernements Kok ont plutôt prolongé la période Lubbers qu’ils n’ont
pris un nouveau départ plein d’entrain – que l’exclusion du CDA laissait un
peu espérer." "Kok a failli en tant que premier ministre parce qu’il
n’innovait pas assez et qu’il ne se renouvelait certainement pas lui-même. Il
appliquait toujours le calendrier de Lubbers, même lorsque le progrès économique
et l’assainissement financier étaient déjà acquis. Il ignorait les nouveaux défis
et évitait d’entrer en débat avec le pays et son parti. Il ne savait pas bien
gérer les situations exceptionnelles – voyez Srebrenica. Sa palette politique
était trop petite." "Wim Kok n’a pas été un mauvais premier
ministre, car beaucoup de ses prédécesseurs avaient de plus grandes carences.
Mais il a été un premier ministre trop limité pour qu’on le compte parmi les
grands."
L’ Algemeen
Dagblad (cahier Reporter) constate
dans sa rétrospective qu’alors qu’on s’attendait à ce que Paars II "termine
tranquillement son mandat", on a assisté au " départ
sans gloire d’un gouvernement qui a établi aux Pays-Bas la ’culture des
excuses’ ". "La passionnante expérience des socialistes, des libéraux
et des démocrates s’est enlisée dans l’éloignement total de la population."
Campagne
électorale
GroenLinks a appelé le PvdA à opter
clairement, avant les élections, pour un gouvernement progressiste. "Irons-nous
à gauche ou à droite ? Voilà de quoi il s’agira le 15 mai", selon le
leader Rosenmöller. "Il n’est pas exclu qu’on forme bientôt un
gouvernement nettement de droite. Il s’agit d’un choix fondamental. Melkert doit
préciser sa position", a déclaré Rosenmöller samedi, lors du lancement
de sa campagne électorale à Rotterdam. Il a jugé bizarre que le PvdA ne
choisisse pas encore, alors que le VVD a indiqué la semaine dernière qu’il ne
voulait plus gouverner avec le PvdA ( de
Volkskrant p.2).
spanlang="FR"style="font-size:12.0pt ;mso-bidi-font-size:10.0pt">Financement
despartis politiques
"Le ministre de l’Intérieur De Vries veut durcir les règles
concernant les donations et le patronage des partis politiques", relève le
Trouw (pp.1 et 9). "Les partis
devront rendre compte beaucoup plus que ce n’est le cas maintenant de l’origine
des montants touchés. Le ministre veut aussi s’attaquer à la règle qui permet
aux personnes naturelles de faire des donations anonymes illimitées aux
organisations politiques."
De Vries fera parvenir aujourd’hui son projet
de loi à la Deuxième Chambre. Les universitaires compétents qualifient la loi
actuelle sur le financement des partis de "monstre" : elle est
pleine de lacunes qui permettent aux bailleurs de fonds de se soustraire à la
publicité.
Economie,
Finances
Hypermarchés
Plusieurs quotidiens annoncent l’intention de Schuitema, une filiale du
groupe Ahold qui exploite les supermarchés C1000, d’ouvrir des hypermarchés
dans la périphérie des villes néerlandaises. Avec une surface de 2 500
à 5 000 mètres carrés, ces magasins seront trois à six fois plus grands
que le C1000 moyen actuel. Le premier C1000-Groot ouvrira ses portes en octobre,
à Ede (Gueldre). L’an prochain, ce sera le tour de Muiden (Hollande du Nord).
En cas de succès de ces deux filiales, d’autres suivront au rythme de une à
deux par an.
Outre un assortiment de supermarché traditionnel, avec beaucoup de
produits frais, les C1000-Groot hébergeront aussi une grande droguerie, une
section de cosmétiques, une agence postale, un café, un pressing et un guichet
où l’on pourra contracter une assurance. Des chaînes populaires vendant des
articles ménagers, de l’électronique de consommation et des CD s’établiront
à côté de ces grands supermarchés ( NRC Handelsblad
de samedi p.13, Trouw p.4, de
Volkskrant p.6 de ce matin).
Pays-Bas
– Chine
La Chine a décrété l’interdiction générale
des importations alimentaires des Pays-Bas, en réaction à la destruction dans
le port de Rotterdam de stocks de poisson et de viande chinois pour des raisons
sanitaires. Le boycott chinois a été confirmé vendredi par l’ambassade des
Pays-Bas à Pékin. Le ministre démissionnaire Brinkhorst (Agriculture) prend
la question "très au sérieux", a-t-il fait savoir vendredi, parce
qu’il s’agit d’une "affaire de principe concernant la sécurité
alimentaire" ( NRC Handelsblad
de samedi pp.1 et 15, Het Financieele
Dagblad p.4, Algemeen Dagblad
p.25).
Affaires françaises
Le journal haguenois Haagsche Courant (p.A11) de samedi contient un article de Paul van
Velthoven intitulé "La politique français souffre constamment de
paralysie – La création de de Gaulle ne fonctionne plus bien". Le rédacteur
explique le phénomène de la cohabitation et ses conséquences, notamment dans
le domaine de la politique étrangère, mais la partie prospective de l’article
est un peu dépassée par les événements
puisque Van Velthoven remarque que "même si Chirac est réélu, Jospin
peut gagner les prochaines élections législatives".
Le NRC Handelsblad
de samedi consacre son cahier Thema (quatre
pages) à la France. "La France est un pays schizophrène qui louvoie entre
la gloire du passé et le défi de l’avenir, parfois contrariant, la plupart du
temps angoissé, mais c’est surtout un pays qui se croit exceptionnel. Et qui
l’est", écrit Pieter Kottman
dans l’article d’introduction.