Presse néerlandaise du lundi 4 juillet 2011

- Trouw (chrétien progressiste) : Des mots durs de la Pologne à l’adresse des Pays-Bas.

- De Volkskrant (centre gauche) : L’hôpital ne dispensera plus tous les soins.

- AD Haagsche Courant (indépendant populaire) : Chez Chemie-Pack, le risque d’incendie était considérable.

- De Telegraaf (populaire) : Le projet mégots descendu en flammes.

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AFFAIRES EUROPÉENNES

Présidence polonaise de l’UE

« Des mots durs à l’adresse des Pays-Bas », titre le Trouw à la une : « Le ministre polonais des Affaires économiques, Waldemar Pawlak, s’est déclaré préoccupé par le projet présenté en avril dernier par le ministre néerlandais des Affaires sociales, Henk Kamp, qui vise à obliger les Européens de l’Est à s’intégrer. S’ils ne retrouvent pas du travail, ils devront partir. De plus, les personnes qui ne parlent pas le Néerlandais ne recevront pas d’aide sociale. » Le journal note que « Dans la pratique, ces mesures sont surtout dirigées vers les Polonais sans travail » et précise que « Pawlak craint que les mesures néerlandaises soient suivies dans d’autres pays européens. Le ministre polonais des Affaires européennes, Mikolaj Dowgielewicz, s’étonne que ‘deux cents personnes, au plus, puissent susciter autant de foudres politiques’. Il estime que ces problèmes devraient être résolus au niveau européen. ‘Si les Pays-Bas continuent de cette façon sans concertation, nos rapports réciproques risquent de se détériorer’. » Le Volkskrant de samedi évoque également les critiques de la Pologne à l’égard des Pays-Bas : « Le Premier ministre Tusk, chef du gouvernement de la Pologne qui, depuis le 1er juillet, assure la présidence de l’UE, est le premier leader européen qui s’attaque ouvertement à l’euroscepticisme croissant : ‘Mon pays a été sous le joug russe jusqu’en 1989. Je suis conscient de l’importance de la liberté qu’offre l’UE’. Sans citer expressément les Pays-Bas, il a critiqué les Etats membres qui ne veulent pas laisser entrer la Roumanie et la Bulgarie dans la zone Schengen. »

Asile – immigration

Le Volkskrant publie un article sous le titre « Utiliser plus souvent la force pour renvoyer les demandeurs d’asile » : « Le ministre de l’Immigration et de l’Asile, Gerd Leers, a déclaré après le conseil des ministres de vendredi dernier vouloir prendre des mesures pour ‘une politique de retour plus conséquente’. Le journal précise que « les demandeurs d’asile dont la demande n’a pas été retenue seront désormais forcés de partir. Ils auront un mois pour retourner dans leur pays de leur propre gré. Pendant cette période, ils pourront bénéficier d’une aide financière, par exemple pour acheter leurs billets d’avion ou pour monter une petite affaire dans leur pays d’origine. Après ce délai, ils seront interdits de séjour dans l’ensemble de l’UE. Dans le cas où ils continueraient à séjourner aux Pays-Bas, ils seront punissables d’une amende d’environ 3 800 € ou, en cas de non-paiement, d’une peine de prison. » Le Volkskrant note : « Le gouvernement veut donner la priorité au renvoi de familles avec des enfants. Mais à la suite d’une décision de la Cour de justice de La Haye en 2007, les Pays-Bas doivent continuer à les héberger. A présent, le ministre projette d’accueillir ces familles dans des centres plus sobres d’où elles seront incitées à partir volontairement. ‘La seule option est le départ’, a déclaré le ministre lors d’une conférence de presse. »

Grèce

« Les banques néerlandaises contribuent au soutien [à la Grèce] », titre l’AD de samedi : « Les banques et les assureurs néerlandais vont contribuer au nouveau soutien de milliards d’euros pour la Grèce. Le ministre des Finances, M. De Jager, a conclu un accord avec le secteur financier. » Le journal note qu’ « on ignore encore combien les banques vont donner. Le ministre a déclaré : ‘Les Pays-Bas sont un joueur relativement petit. Nous voulons regarder ce que font les autres pays. Mais ce sera une contribution substantielle’.Le ministre avait déjà affirmé la semaine dernière que les banques néerlandaises avaient placé 3,7 Mds€ en Grèce. ABN-Amro a 1,4 Mds€ de prêts à des sociétés grecques. ING, qui a également prêté 1,4 Mds€, se refuse à tout commentaire. En ce qui concerne les assureurs et les fonds de pension, ils ont prêté quelques milliards d’€ à la Grèce ».Toute la presse évoque aujourd’hui l’accord des ministres des Finances européens de donner le feu vert pour le paiement de 12 Mds€. A ce titre, le Telegraaf précise que lundi prochain une nouvelle concertation est prévue entre les ministres des Finances sur le paquet d’aide à la Grèce : « Mais des diplomates savent déjà qu’un accord se fera attendre jusqu’à fin août au moins, à cause de sa complexité et de la sensibilité du sujet. » Dans ce contexte, l’AD publie une interview du député PvdA Ronald Plasterk, (porte parole pour les affaires financières) sous l’entête : « Le PvdA n’exclut plus le fait que des pays comme la Grèce et le Portugal doivent quitter la zone Euro. »


ACTUALITÉ INTÉRIEURE

Interviews

- Vice-Premier ministre, Ministre de l’Economie, de l’Agriculture et de l’Innovation (ELI) :

Le Volkskrant de samedi publie dans son supplément « Volkskrant magazine » une longue interview de M. Maxime Verhagen, qui « est de nouveau aux commandes du pouvoir, en dépit de ses réticences initiales : ‘C’est logique, je ne me suis pas engagé en politique pour arroser des fleurs’ ». L’article rappelle qu’au mois de janvier dernier, un sondage avait fait apparaitre que le ministre ne bénéficiait que de 36% de confiance : ‘J’ai ressenti de façon personnelle les critiques de ces personnes qui mettent en avant leurs idéaux et par là-même portent un jugement sur mes conceptions et sur mes actes. Que l’on ait des opinions divergentes, cela fait partie de la politique, mais il ne faut pas faire de procès d’intention et c’est arrivé trop souvent ces derniers temps. (...) Il serait curieux qu’un homme politique ne veuille pas que son parti soit aux commandes. (…) Si je n’avais pas pensé pouvoir réaliser nos idéaux dans ce gouvernement, je n’y aurais pas pris part. (…) Je m’oppose aux conceptions de Wilders [qui exclut tout un groupe de population]. Ce gouvernement n’approuve pas ses conceptions sur l’Islam, nous nous en distancions expressément. (…) Mais il y a des gens qui veulent introduire la Sharia et le nier reviendrait à créer un autre problème, en rendant le PVV plus attrayant. (…) Ce que je veux, c’est que chacun soit respecté dans ce pays. Wilders entend aussi les pires choses à cause de son refus de soutenir la Grèce. (…) La société multiculturelle est un échec. Plus personne ne se reconnait dans ce pays. (…) Le CDA a obtenu le même résultat aux élections provinciales qu’aux élections nationales de l’an dernier. Il n’a pas reculé. Mais les électeurs voient que le CDA connaît une période difficile. Il faut donc travailler pour regagner la confiance. Nous devons trouver une réponse chrétienne-démocrate aux problèmes et aux inquiétudes de 2011. Les gens qui votent actuellement PVV étaient auparavant des électeurs du VVD et du CDA. Nous étions un parti populaire. C’est également un point fort de la CSU [allemande]. Nous sommes toujours plus grands que le D66 ou GroenLinks et personne ne les remet en question. (…) Le CDA a visiblement fait des erreurs, et donc moi aussi. (…) Je suis dur en négociations, mais un accord est un accord, et sur ce plan, je suis totalement fiable. (…) Nous sommes très loin du poignard dans le dos [évoqué dans certains articles de presse]. (…) J’ai examiné le programme de beaucoup de partis et je suis persuadé que ce que nous faisons actuellement est bon pour les Pays-Bas. (…) La politique est ma passion. Mais cela ne va pas toujours de soi. Lors des dernières législatives, je me suis sérieusement interrogé sur ma candidature. Travailler jour et nuit, pratiquement sans vacances, sans vie privée. (…) A la fin des négociations de coalition, nous discutions jusqu’à cinq heures du matin ; j’en pleurais [lorsque les députés Kathleen Ferrier et Ad Koppejan ont exprimé leurs objections contre une association avec le PVV]. Et vous savez pourquoi ? Parce que c’est le député Coskun Cörüz, qui approuvait notre accord tout en étant musulman, qui a tout pris. Cela ne lui posait aucun problème sur le fond, au contraire. Il m’a dit ‘Maxime, quel résultat fantastique !’ Mais ils avaient leur supériorité morale, ils savaient ce qui est bon pour les musulmans ».

- Ministre de la Défense :

M. Hans Hillen, dans le Telegraaf de samedi, explique qu’il tient « à rester un ministre à l’ancienne. Dans le gouvernement précédent, il y avait une sorte de garde prétorienne qui entourait les ministres. Avant de pouvoir parler à un ministre, il fallait franchir la barrière de ses assistants ; je préfère rester un ministre accessible (…) quitte à ne pas toujours être compris. (…) Le métier de ministre est trop important pour que l’on passe ses journées à courir après de courtes victoires. (…) Je vise le long terme. Je trouve qu’aux Pays-Bas, l’armée n’est pas appréciée à ses justes mérites et que nous ne sommes pas suffisamment équipés pour répondre aux défis du futur. Ce qui importe, c’est qu’à l’issue de mon mandat, la position de la Défense ait été fondamentalement améliorée. En optant pour 1 milliard d’économies, je n’ai fait que rendre les choses plus difficiles. Mais à terme, je pars du principe que j’aurai accru le potentiel de la Défense. L’impopularité m’indiffère. Je fais volontiers la comparaison avec un marathon. L’important n’est pas de réussir le premier virage, mais de savoir comment parvenir exactement où l’on veut. Le grand problème des mesures d’économies n’est pas qu’elles soient si considérables, mais que cela ne dérange personne, ni au Parlement, ni dans la société ou dans les médias. C’est cela qui m’a paru particulièrement alarmant ! (…) En dépit de toutes mes difficultés avec la Deuxième Chambre, finalement, celle-ci m’a toujours accordé son soutien. Nous allons entamer le deuxième volet, avec les mesures portant sur les matériels et les casernes. L’important c’est la confiance des forces armées, elle est bien plus importante que celle de La Haye. La Défense regarde plus loin que ses propres intérêts, alors qu’à la Chambre, la politique au jour le jour joue un rôle. Les forces armées travaillent tout de même plus sur le fond ».

Sondage

L’AD publie un sondage Maurice de Hond montrant que « le Premier ministre Rutte est plus apprécié que son prédécesseur, J.P.Balkenende : il bénéficie de 54% d’opinions favorables, contre 34% pour le leader du SP Emiel Roemer, 28% pour celui du D66 Alexander Pechtold et, beaucoup plus loin derrière, 7% pour la chef de file des Verts (GroenLinks) Jolande Sap, 6% pour Marianne Thieme et son Parti pour les Animaux, 3% pour le leader de la ChristenUnie Arie Slob, 3% pour Kees van der Staay et le SGP et 3% pour le leader du PvdA Job Cohen. Parmi les électeurs du PvdA, 40% s’expriment même en faveur de Roemer, contre 13% pour Cohen. Ce gouvernement n’obtiendrait toutefois pas la majorité en cas d’élections : le VVD, le CDA et le PVV obtiendraient 72 sièges (contre 76 actuellement). Ce recul est dû aux pertes du CDA, qui cèderait 7 sièges. Enfin, 6 personnes sur 10 approuvent les économies dans le secteur de la culture ».


LA FRANCE DANS LA PRESSE NÉERLANDAISE

Le Volkskrant évoque dans son édition de samedi le « rêve socialiste d’un Président Strauss-Kahn » et publie dans celle de ce matin un portrait d’Anne Sinclair.

Le Tour de France donne lieu à de nombreux articles. Le Telegraaf de samedi, notamment, consacre une grande page à la présentation du parcours et des équipes.

A SIGNALER

Le « style du gouvernement Rutte » est évoqué dans le Volkskrant de samedi (Vervolg 5) : Ministres accessibles, fermeté sur le contenu, priorité à la discussion, « communication, communication, communication », priorité à l’intérêt national.

Cette revue de presse ne prétend pas à l’exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse néerlandaise, qui n’engagent en rien le point de vue propre de l’ambassade de France aux Pays-Bas.

Dernière modification : 19/07/2011

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