Presse néerlandaise du lundi 8 septembre 2008

"Après une période relativement calme, une bombe artisanale a fait de nouvelles victimes parmi les troupes néerlandaises en Uruzgan", écrit le Trouw à la une. Un militaire est mort et cinq sont gravement blessés après avoir roulé sur une bombe hier après-midi.
"Dix-sept militaires néerlandais sont morts entre juillet 2006 et septembre 2008, dont douze en Uruzgan", précise le quotidien à grand tirage De Telegraaf dans un encarté en première page. "Six ont trouvé la mort à cause d’une bombe artisanale, quatre durant des combats, trois dans un accident ; un F 16 s’est écrasé avec son pilote pour une raison inconnue et un sergent s’est suicidé à Kamp Holland. Plus de cent militaires néerlandais ont été blessés, selon la Défense."

De Telegraaf (populaire) : "Une bombe coûte la vie à un soldat – Au retour d’une patrouille", "Dix-sept morts", "’Interdire de fumer dans les cours d’école’ – Les pneumologues : plus personne ne commence au-delà de 18 ans"
Trouw (chrétien progressiste) : "Une bombe tue un Néerlandais en Uruzgan – Fin d’une période relativement calme", "Lubbers critique le plaidoyer du CDA en faveur de l’énergie nucléaire", "Les pouvoirs publics américains reprennent en main Fannie Mae et Freddie Mac"
de Volkskrant (centre gauche) : "Les pouvoirs publics américains interviennent auprès des banques immobilières", "Un dix-septième militaire tué en Uruzgan", "Le chaos au SPD coûte inopinément la tête au leader Beck"
AD Haagsche Courant (indépendant populaire) : "Les mesures d’austérité touchant la garde d’enfants chassent les parents du marché du travail – Plus de garde maintenant que les familles d’accueil menacent de décrocher en masse", "Un Néerlandais mort en Uruzgan"

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ACTUALITE INTERNATIONALE

Union européenne – Ukraine – Géorgie

"Les pays de l’UE sont divisés sur l’Ukraine", titrait le Volkskrant de samedi en page 5. "Cela fait déjà quelque temps que la Grande-Bretagne et la Suède proposent d’entrouvrir la porte à l’Ukraine", écrit le correspondant à Paris du journal de centre gauche, depuis Avignon, "mais selon elles la question est devenue encore plus urgente après l’intervention russe en Géorgie." "Le ministre des Affaires étrangères Maxime Verhagen a fait savoir vendredi, lors d’une réunion avec ses collègues de l’UE à Avignon qu’il s’y oppose vivement. ’Nous sommes tout à fait prêts à parler de formes de coopération plus étroites avec l’Ukraine, mais il n’est absolument pas question de parler maintenant d’adhésion. Nous n’allons pas bricoler les critères’, a-t-il déclaré. Verhagen a rappelé que l’Ukraine elle-même est divisée sur la question de savoir si ce pays doit rejoindre l’UE et l’OTAN. Le parti du président pro-européen Iouchtchenko a quitté le gouvernement cette semaine, à la suite d’un conflit avec le premier ministre Timochenko" (également Trouw p.10, NRC Handelsblad pp.1 et 5 de samedi).
Ce matin, le Volkskrant (p.3) annonce que l’UE va envoyer des observateurs en Géorgie. "Selon le ministre des Affaires étrangères Maxime Verhagen, il importe qu’une enquête indépendante soit effectuée sur le déroulement du conflit, ’de sorte que l’UE puisse baser ses mesures sur des faits’. La Russie et la Géorgie s’accusent mutuellement d’avoir déclenché la guerre, durant laquelle l’armée géorgienne a été totalement bousculée par les Russes."
"Le ministre français des Affaires étrangères Bernard Kouchner a accusé la Russie de ne pas respecter au moins deux points de l’accord de six points que Sarkozy a conclu avec le président russe Medvedev et le président géorgien Saakachvili. Un problème est qu’il y a une différence entre les traductions russe et française de l’accord. Moscou affirme qu’en raison du texte russe il a le droit de maintenir jusqu’à nouvel ordre des troupes dans la zone tampon autour de l’Ossétie du Sud."
"Le ministre Verhagen a démenti que l’approche européenne revienne à une capitulation face à la Russie. ’Ce n’est absolument pas une capitulation. Nous allons faire comprendre que nous tenons à l’intégrité territoriale de la Géorgie. Il n’est pas possible que nous passions à la reconnaissance de facto de l’indépendance de l’Abkhazie et de l’Ossétie du Sud’."

ACTUALITE INTERIEURE

Sondage d’opinion

"Les Pays-Bas changent, met en garde le sondeur d’opinion Maurice de Hond", écrit le Volkskrant (p.2). "Le système politique se détache des électeurs, qui sont mieux formés et disposent de plus de sources d’information. C’est précisément la raison pour laquelle la Deuxième Chambre, dans quelques années, ne sera plus qu’une troupe théâtrale haguenoise donnant matière à d’attrayant programmes télévisés en direct."
"Dans le cadre de la série de débats et d’interviews de Volkskrant op zondag, les sondeurs d’opinion Maurice de Hond, Peter Kanne (TNS/NIPO) et André Krouwel (Université Libre) sont entrés en débat au centre De Rode Hoed, à Amsterdam. Presque au même moment, le dernier sondage d’opinion politique de Maurice de Hond était publié. Un creux historique pour le PvdA (actuellement 33 sièges) : si des élections avaient lieu en ce moment, le parti de Wouter Bos n’obtiendrait plus que 15 sièges. Le CDA (actuellement 41 sièges) en obtiendrait 33 et le SP et Trots op Nederland [Fiers des Pays-Bas] respectivement 19 et 18 sièges."
"Cette forte progression d’un parti qui n’a encore rien accompli (Trots op Nederland) a tout à voir avec l’insatisfaction des électeurs, signale aussi bien TNS/NIPO que Maurice de Hond. ’Pim Fortuyn n’était que le début. Cela va s’aggraver’, selon De Hond. Cela vient du fait que les politiques ne font pas ce qu’ils promettent, estime André Krouwel. ’Un des problèmes est que le système du pouvoir n’est pas proche des citoyens’, conclut Peter Kanne. Selon De Hond, la solution est simple : les citoyens doivent avoir davantage de pouvoir pour intervenir. ’Mais la classe politique ne fait pas confiance aux électeurs et donc ne leur donne pas ce pouvoir’."
"De Hond, s’il tenait les rênes, supprimerait la Première Chambre et laisserait le peuple élire le premier ministre. André Krouwel, par contre, qualifie ce projet de ’catastrophique’ et Peter Kanne estime que le pays deviendrait ’ingouvernable’."
"Krouwel prévoit que le PvdA perdra bientôt sa ’majorité quasi soviétique’ dans de nombreuses villes. Selon lui, beaucoup d’élus PvdA, après les élections locales de 2010, devront chercher un emploi. D’ici là, dit De Hond, les partenaires de coalition CDA, PvdA et ChristenUnie s’accrocheront les uns aux autres pour éviter ’une situation à la belge’."

Energie nucléaire

"Le changement de climat dû aux rejets de CO2 réclame des mesures énergiques", relève le Trouw (p.5) dans une analyse. "L’énergie nucléaire devient de plus en plus une option réelle dans la politique néerlandaise."
"Dans son programme électoral, le CDA a fait valoir que l’énergie nucléaire est une possibilité réelle pour la future production n’énergie. Le parti n’a pas pu convaincre ses partenaires de coalition ChristenUnie et PvdA : le tabou existant sur l’énergie nucléaire restera entier durant la présente législature. Mais le CDA n’a jamais été un parti qui confond une bataille perdue avec la guerre tout entière. A intervalles réguliers il pique et rappelle les grands avantages de l’énergie nucléaire. Comme l’a fait la ministre CDA des Affaires économiques Van der Hoeven l’an dernier. Un ferme ’non’ de sa collègue PvdA Cramer (Environnement) a évidemment suivi immédiatement. La semaine dernière, quelques nouveaux éléments intéressants s’y sont ajoutés. Le weblog du président du CDA, Van Geel, était peut-être le moins intéressant. Van Geel répétait la position du CDA selon laquelle la construction de centrales nucléaires est inévitable. Il a soigneusement évité de parler de la législature actuelle, compte tenu de l’accord de gouvernement. Son collègue de parti le ministre des Affaires étrangères Verhagen a invoqué la dépendance de la Russie en tant que fournisseur d’énergie. Et la présidente du groupe parlementaire SP, Kant, a laissé apparaître que dans son milieu, jusqu’à présent adversaire farouche de l’énergie nucléaire, on commence à douter."
"Toutes ces manifestations de compréhension ne sont guère pertinentes pour la politique gouvernementale actuelle. Le quatrième gouvernement Balkenende ne fera rien pour rapprocher l’énergie nucléaire, mais la coalition ne fera rien non plus pour rendre l’option nucléaire plus difficile à avancer pour ses successeurs. La discussion actuelle s’inscrit dans un processus de longue haleine, dans lequel essaient de familiariser l’opinion publique avec une situation dans laquelle l’énergie nucléaire reviendra sur l’agenda politique. Le Conseil social et économique avait déjà plaidé dans ce sens avant même que le gouvernement actuel ne soit formé. Le débat politique générale, immédiatement après la présentation du budget par le gouvernement, offrira la prochaine plate-forme politique."

Illettrisme
Le Volkskrant (p.3), à l’occasion de l’ouverture de la Semaine de l’Alphabétisation (du 8 au 13 septembre), note que "les Pays-Bas comptent 1,5 million d’illettrés, dont un tiers est d’origine non néerlandaise". On estime qu’Amsterdam compte 120 000 personnes ayant du mal à lire.

AFFAIRES FRANÇAISES

L’AD de samedi a évoqué la rénovation du Collège des Bernardins (p.12) et annoncé que des étudiants seront bientôt hébergés dans des casernes désaffectées par suite de la réforme des forces armées (p.15).
Le Trouw (p.11) de samedi a titré "Dati est enceinte, mais de qui ?", au-dessus d’une correspondance de Paul-Kleis Jager.
Ce matin, le Volkskrant (p.4) consacre un grand article aux préparatifs de la visite du pape à lourdes, signé Ariejan Korteweg.
L’AD (p.6) présente le couple homosexuel dont l’état matrimonial a fini par être reconnu en France (cf. presse du 3 septembre). "Tous les médias nous téléphonent, même les journaux régionaux sont passés. Mais les réactions sont vives. Une personne sur trois réagit de façon très homophobe."

Dernière modification : 09/10/2008

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