Presse néerlandaise du mardi 8 mars 2005

Si quelques titres rendent compte, ce matin, de l’actualité internationale, en revanche, en pages intérieures, l’actualité néerlandaise continue d’occuper une place prépondérante, et dans l’attente de votes au parlement dans la semaine, de développer les questions du don d’organe et de la réforme des institutions. Un portrait du Président de la Deuxième Chambre, M. Frans Weisglas, ainsi que des articles sur les efforts du VVD pour dialoguer avec ses électeurs, sur la discussion des ministres des finances sur le Pacte de Stabilité et sur le Parlement Européen de Strasbourg retiendront également l’attention.

- NRC-Handelsblad : Retrait des troupes syriennes après une réunion au sommet
- Trouw : Les voitures souvent visées par les Américains
- Volkskrant : Camp Smitty transféré aux Britanniques
- Algemeen Dagblad : Situation chaotique des crèches
- Telegraaf : Les médicaments expérimentaux aident souvent les cancéreux

* * *

AFFAIRES EUROPEENNES

Réforme du Pacte de stabilité : recherche d’un accord

Financieele Dagblad et Telegraaf évoquent la réunion des ministres des Finances hier et aujourd’hui à Bruxelles, qui, à en croire le quotidien financier, « ne parviendront vraisemblablement pas à trouver un accord sur la réforme du Pacte de Stabilité et de Croissance. » Le Financieele Dagblad note que « Berlin a été déçu de la proposition de compromis de la présidence luxembourgeoise. L’objectif de Berlin et de Paris est qu’un certain nombre de dépenses n’entrent plus en ligne de compte pour le calcul du solde budgétaire. » « Au grand dam du ministre des finances Zalm et du Premier ministre Balkenende », relève le Telegraaf, « le chancelier fédéral allemand tient à un assouplissement important des accords qui ont justement pour objectif que les pays aient leurs comptes en ordre ». Le grand quotidien populaire précise que « même si notre pays n’est pas favorable à un assouplissement, Zalm semble approuver dans ses grandes lignes la proposition luxembourgeoise. » Il note également que « le chancelier allemand et le président français Chirac semblent vouloir tout faire pour assouplir sérieusement dès ce mois le Pacte de Stabilité. Ils l’ont souligné hier à l’occasion de leur rencontre bimensuelle à Blomberg : ‘nous partons du principe qu’il sera possible de réformer le pacte de façon adéquate’, a déclaré le chancelier allemand . »

Parlement européen : la question du siège de Strasbourg

« Les membres du Parlement Européen et leurs collaborateurs en ont plus qu’assez des voyages mensuels à Strasbourg », annonce le Telegraaf. « Un sondage organisé auprès des Parlementaires et du personnel montre que 71% souhaitent ne travailler qu’à Bruxelles. Sur les 4000 personnes approchées, 700 ont rempli la semaine dernière un questionnaire. Ce n’est pas la première fois que s’élèvent des protestations contre le déménagement mensuel à Strasbourg, où le Parlement Européen se réunit en séance plénière quatre jours par mois. Ce déplacement coûteux et inefficace est prévu par les traités européens et ne peut pas être changé de façon simple. La France tient absolument au maintien des réunions à Strasbourg, pas seulement parce que cela rapporte beaucoup d’argent, mais également pour la fonction de symbole de paix de cette ville française après plusieurs guerres entre la France et l’Allemagne. »

ACTUALITE INTERIEURE

Réforme des institutions : vers un compromis ?

Tous les journaux notent ce matin avec le Financieele Dagblad que « le D66 négocie au sein de la coalition sur l’élection du maire ».

Le journal financier constate que le député Boris van Ham s’exprime maintenant en termes de « négociations » sur le sujet de l’élection du maire, qui devrait être acquise, pour le D66, en 2006. « Les groupes parlementaires CDA et VVD refusent, contrairement à ce que souhaite le ministre Thom de Graaf, un ‘big bang’, auquel ils préfèrent une introduction progressive de la réforme. Le sénateur D66 Eddy Schuyer rappelle à ce propos que ‘l’an prochain, dans un certain nombre de grandes villes, puis de plus petites communes, le maire doit être remplacé’. Même si, estime Van der Ham, l’introduction par étapes est ‘moins satisfaisante’, cette suggestion de compromis pourrait permettre de décider le groupe socialiste du Sénat, qui menace de voter contre la modification de la Constitution nécessaire à la réforme du système de désignation des maires. Une majorité des deux tiers du Sénat est en effet nécessaire pour adopter la réforme, et le soutien du PvdA est donc indispensable. »

Le commentateur politique du Telegraaf, Cees Lunshof, souligne pour sa part la « complexité des réformes » et se demande « si le citoyen est réellement demandeur ; il est surtout intéressé par un service public de qualité ».

Don d’organes : le Parlement semble opter pour le statu quo

Le Volkskrant prédit que « la Deuxième Chambre va presque sûrement refuser l’enregistrement automatique de tous les citoyens majeurs pour le don d’organe. Cinq députés PvdA et un LPF voteront selon toute attente aujourd’hui contre ce type de système, et ainsi il n’y aura pas de majorité parlementaire pour modifier le système actuel basé sur le volontariat. Le PvdA a des objections de principe : « un Etat qui disposerait sans accord explicite de votre part de vos organes, cela va trop loin à nos yeux » a expliqué le député Timmermans.

A l’heure actuelle, explique le journal de centre gauche, « environ 2,5 millions de Néerlandais ont donné leur accord pour faire don de leurs organes, ce qui représente, chaque année, 220 donneurs. Les défenseurs du système fondé sur l’automatisme - PvdA, SP, LPF, Groen Links, D66, Christen Unie, Groupe Lazrak disposent, sur le papier, avec 76 sièges, d’une infime majorité, qui disparaît du fait des dissidences des socialistes Timmermans, Van Heemst, Dijsselbloem, Van Halst, Smits et du LPF Van den Brink, qui veulent commencer par améliorer le système actuel. CDA, VVD et SGP sont, tout comme le ministre de la santé M. Hoogervorst, également favorables à une amélioration du système existant. Un seul député CDA, Algra, est favorable à l’enregistrement automatique ».

Portrait du Président de la Deuxième Chambre, M. Weisglas : un bilan après trois ans de perchoir

Le Volkskrant rappelle que l’actuel Président de la Deuxième Chambre a rompu avec la tradition puisqu’il a été, en 2001, le premier à obtenir son mandat à l’issue d’un vote de ses pairs. « Auparavant, l’un des grands partis proposait un candidat, et s’organisait, dans les coulisses, pour obtenir le soutien des autres grands groupes. »

Le Volkskrant se souvient que son « ambitieux » programme de réformes prévoyait de rendre l’heure de questions et l’ensemble des débats plus vivants, de réduire le temps passé en réunions et de limiter le nombre de questions écrites au gouvernement. Une série d’entretiens avec des parlementaires fait apparaître que jusqu’à présent, peu de changements sont intervenus sur le plan des méthodes de travail de la Chambre. Quant à la position de son Président, « ses prédécesseurs Dolman, Deetman, Bukman et van Nieuwenhoven se faisaient un devoir de rester neutres dans le débat politique, mais le Président actuel a un avis. Pour commencer, sur la Chambre même ; mais il ne cache pas non plus qu’il est hostile au nouveau système électoral proposé par le ministre de Graaf. En 2002, il a chapitré la LPF, qui, par ses querelles, donnait une image négative du Parlement ; récemment, il s’est déclaré contre l’élection des maires, alors que son parti, le VVD défend cette réforme. Et à la fin du mois dernier, il a exhorté le gouvernement à trouver un logement pour les députés Hirsi Ali et Wilders, qui font l’objet de menaces. »

Dernière modification : 08/03/2005

Haut de page