Presse néerlandaise du mercredi 1er juillet 2009

Tous les quotidiens annoncent l’accident de train survenu en Italie et saisissent cette occasion pour tenter d’évaluer le risque de catastrophe comparable aux Pays-Bas ainsi que la qualité des secours.

Trouw La sécurité civile est mal organisée

Volkskrant Les Américains supplantés dans la lutte pour le pétrole irakien

Telegraaf Commercialisation de l’enseignement

Algemeen Dagblad Une catastrophe ferroviaire est aussi possible chez nous

NRC-Handelsblad Les militaires américains quittent les villes d’Irak

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AFFAIRES INTERNATIONALES

Pays-Bas – Etats-Unis

« Bos et Balkenende recherchent l’amitié d’Obama », selon le correspondant du NRC-Handelsblad aux Etats-Unis.

Le correspondant à Washington du NRC explique qu’hier « à Washington, Wouter Bos a plaidé auprès de son homologue Timothy Geithner en faveur d’une participation néerlandaise au G20 de septembre à Pittsburgh. La visite américaine de Bos fait partie d’une vaste offensive diplomatique. Dans deux semaines, le Premier ministre Jan Peter Balkenende rencontrera le Président Obama. Selon Bos, cela montre que les Etats-Unis considèrent les Pays-Bas comme un allié particulier : ‘beaucoup de collègues européens n’ont pas encore été reçus et on ne leur accorde pas autant de temps qu’à Balkenende et moi-même’. »

« Ce n’est un secret pour personne que les Pays-Bas ont du mal à retrouver la relation étroite avec les Etats-Unis qui existait sous le gouvernement Bush. Grâce au soutien à l’invasion en Irak et à l’envoi, ensuite, des premières troupes en Afghanistan dans le cadre de l’OTAN, Balkenende avait facilement accès au prédécesseur d’Obama ; les difficiles relations que celui-ci entretenait avec l’Allemagne et la France étaient également favorables à la relation bilatérale avec les Pays-Bas. »

« Avec Obama, les choses sont différentes. Aucun pays européen ne se montre sceptique vis-à-vis de sa politique. Le gouvernement néerlandais a même laissé passer une chance d’établir une relation privilégiée avec le gouvernement Obama sur l’affaire de Guantanamo Bay (…). Mme Clinton a pour sa part manifesté sa reconnaissance pour l’engagement des Pays-Bas en Afghanistan. En premier lieu en leur accordant l’organisation de la conférence sur l’Afghanistan, puis en adressant ses compliments au Ministre des Affaires étrangères Maxime Verhagen lors de sa visite à Washington. Mais la perspective de l’arrivée à échéance de la mission néerlandaise en Uruzgan en 2010 fait que les Pays-Bas ne sont plus automatiquement au premier rang pour Washington. Le gouvernement s’efforce maintenant d’obtenir la sympathie de Washington dans le domaine financier et économique : Bos a souligné hier que les Pays-Bas, contrairement à d’autres pays européens, partagent les préoccupations américaines sur l’effondrement possible de certaines économies d’Europe de l’Est ; il s’est également déclaré d’accord avec Geithner sur la nécessité d’une amélioration du contrôle. Mais Geithner n’a toujours pas annoncé que les Pays-Bas pourraient participer au G20. Selon Bos, ils ont déjà été invités deux fois au dernier moment, et ‘je n’ai pas de raison de penser qu’il en ira autrement la prochaine fois’ ».

Visite du ministre de l’aide au développement au Moyen-Orient

« L’occupation de la Palestine nous place devant un dilemme », retient le Volkskrant d’un entretien avec le ministre de l’aide au développement, M. Bert Koenders.

« Dimanche, à l’occasion d’un discours à Jérusalem, Koenders a déclaré que les milliards d’aide des pays européens sont devenus ‘trop essentiels’ pour les Palestiniens. L’aide devrait céder la place au commerce, afin que les Palestiniens puissent assurer eux-mêmes leurs revenus. Mais cette évolution économique connaissait des entraves politiques ; Israël avait limité la liberté de mouvement et de commerce. Le dilemme est grand pour les donateurs, soulignait Koenders mardi à Jéricho : ‘nous risquons d’être considérés comme les financiers de l’occupation, les financiers d’un système dont les frontières ne sont pas ouvertes, où il est impossible de s’efforcer de stimuler l’économie, l’agriculture ou l’infrastructure’. En 2008, les Pays-Bas ont donné 70 millions d’euros aux Palestiniens et lundi, Koenders a annoncé qu’il dégagerait 4 millions supplémentaires pour les écoles des Nations Unies situées dans la bande de Gaza. Les Pays-Bas participent en outre à des projets agricoles et apportent un soutien à la formation de policiers : à Jéricho, Koenders a visité un centre d’entraînement de policiers en formation. »

Selon M. Koenders, « en 2006, le Hamas a gagné les élections pour deux raisons : le manque de bonne gestion du Fatah, et le manque à leurs yeux de progrès dans les négociations de paix. D’après moi, le fait qu’ils s’occuperaient mieux de la population n’a pas joué un rôle essentiel. (…) Cela a sans doute eu une petite influence, l’on voit bien dans tout le monde arabe que lorsque les gens n’ont pas de travail, le fondamentalisme et le radicalisme s’installent. » Concernant le maintien de l’aide financière, M. Koenders commente : « je préférerais y mettre fin. Mais tant qu’il n’y a pas de bonne police civile, il est très difficile d’installer un Etat stable. Je crois vraiment que les Américains doivent tenir un autre langage sur le Moyen-Orient. L’Europe pourrait s’y associer. Mais supprimer l’aide aux Palestiniens maintenant, cela n’est pas raisonnable ».


AFFAIRES EUROPÉENNES

Présidence suédoise de l’UE

« Un travail énorme » attend les Suédois, selon le Volkskrant, qui fait référence au ministre des Affaires Européennes, Mme Malmström, qui a elle-même évoqué une « présidence très difficile ». Après avoir résumé les « lourdes tâches » qui attendent la nouvelle présidence dans les domaines économique et du climat, le Volkskrant fait remarquer que « le seul avantage est que la présidence précédente, de la République tchèque, n’a pas fait fortement impression. Il doit être possible de faire mieux ».


ACTUALITÉ INTÉRIEURE

Politique de la drogue

« Le PvdA demande un contrôle de la culture de ‘l’herbe’ », note le Volkskrant après la parution de la Note du PvdA sur « une nouvelle politique des drogues douces ».

« Faites des Coffeeshops des entreprises normales, comparables à un supermarché et contrôlez la culture du cannabis, c’est la meilleure façon de lutter contre les nuisances, la criminalité et les problèmes de santé causés par la production et la vente de drogues douces, estime en résumé le PvdA dans une Note présentée mardi ».

« La députée PvdA Lea Bouwmeester relève que ‘les pratiques actuelles ne correspondent plus à ce qui avait paru souhaitable dans le passé. C’est le désordre total. Nous pouvons contrôler tant que nous voulons la porte de devant des coffeeshops, mais tant que nous ne contrôlerons pas toute la chaîne, nous ne résoudrons jamais vraiment les problèmes que l’on voit partout au niveau local’ ; Le point de départ doit rester l’autorisation de fumer sans risque du cannabis à partir de 18 ans. ‘C’est un fait qu’il existe une demande de cannabis, aux Pays-Bas, en Europe, dans le monde entier.’ Les coffeeshops qui ne causent pas de nuisance doivent donc pouvoir rester ouvertes. Elle n’est pas hostile au système de carte d’adhérent ou aux mesures municipales consistant à imposer une certaine distance entre les établissements scolaires et les coffeeshops. ‘Mais tant que la porte arrière ne sera pas contrôlée, nous continuerons d’avoir des problèmes’. Le contrôle de la porte arrière a déjà été demandé par, entre autres, le maire de Maastricht Geert Leers (CDA) et celui d’Eindhoven, Rob van Gijzel (PvdA). Cela limite les risques de criminalité sur le marché national et il faut également s’attaquer à la culture à grande échelle pour l’exportation, fait remarquer Bouwmeester, qui envisage deux façons de contrôler la culture du cannabis : en désignant par exemple 5 grands sites de culture aux Pays-Bas ou bien en procédant, à plus petite échelle, à une culture correspondant aux besoins locaux : ‘je n’ai pas de préférence, pourvu qu’il y ait un contrôle’. Bouwmeester demande également un abandon de la norme du stock de 500 grammes de drogues douces dans un coffeeshop : ‘tout le monde sait que celui-ci est renouvelé plusieurs fois par jour. Il suffit de faire le lien entre les réserves et les déclarations fiscales, cela donne une idée des quantités qui circulent’. La culture à domicile ne devrait être autorisée qu’à très petite échelle, pour une consommation strictement personnelle. »

Jeudi, ajoute le Volkskrant, la Commission Vande Donk, mise en place par le gouvernement, présentera à son tour un rapport sur l’avenir de la politique de la drogue. « Van de Donk, qui vient d’être nommé Commissaire de la Reine dans le Brabant, est président du Conseil Scientifique pour la Politique Gouvernementale (WRR). ‘Attendons de voir’, commente Fred Teven (VVD), qui tout comme le CDA est favorable à une politique plus répressive vis-à-vis des coffeeshops et ne souhaite pas commenter le plan du PvdA : ‘J’attends avec intérêt la position du gouvernement, et je verrai ensuite ce que je pense des idées du PvdA, dans cet ordre’ ».

« Les premières propositions du PvdA vont faire l’objet d’une réflexion plus approfondie au sein d’une commission où siègent entre autres la sénatrice Pauline Meurs, le spécialiste de droit pénal Ybo Buruma et les maires d’Utrecht et de Tilburg, Aleïd Wolfsen et Ruud Vreeman. ».

Musée Historique National

« La Deuxième Chambre a définitivement mis fin au feuilleton hier », annonce le Telegraaf, « en décidant que ce nouveau musée (Nationaal Historisch Museum) serait construit près du Musée à ciel ouvert (Openlucht Museum) d’Arnhem. La direction a décidé de se soumettre au choix des parlementaires. »

Enseignement supérieur

« Etudes germano-néerlandaises », annonce le NRC-Handelsblad (p2) : « L’université Radbout de Nimègue et la Westfälische Wilhelms-Universität de Münster proposent à partir du mois de septembre une nouvelle formation, Niederlande-Deutschland Studien, qui mène à un master et dont les cours seront partagés entre les deux pays. Cette initiative se situe dans le prolongement de coopérations qui existent déjà entre l’Université de Nimègue et des universités allemandes (Duisburg et Essen) et entre celles de Groningue et d’Oldenburg ».

Dernière modification : 16/07/2009

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