Presse néerlandaise du mercredi 23 novembre 2011

Trouw (chrétien progressiste) : L’Autriche arrête de prêter de l’argent aux pays voisins [d’Europe de l’est].

De Volkskrant (centre gauche) : Le cumul des fonctions est permis.

AD Haagsche Courant (indépendant populaire) : Vaccination massive contre la coqueluche.

De Telegraaf (populaire) : Coma éthylique chez un enfant de 10 ans.

Het Financieele Dagblad  : Pas de veto sur un rôle plus important de la BCE.

NRC-Handelsblad : Le déficit du train à grande vitesse HSL est d’1 Md€.

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AFFAIRES EUROPEENNES

Zone euro

« La Commission européenne présente aujourd’hui trois propositions dans une tentative de renforcer la zone euro », note le Trouw. « 1. Les euro-obligations : celles-ci devraient faire en sorte qu’il y ait plus de stabilité au sein de la zone euro. Mais des pays comme l’Allemagne et les Pays-Bas craignent de devoir payer un taux d’intérêt plus élevé si toutes les dettes de la zone euro sont mises en commun. 2. La surveillance : les pays qui ne respectent pas la discipline budgétaire devraient être sanctionnés, ainsi que les pays qui risquent de transgresser les normes. 3. L’unité : un siège commun au sein du FMI. Le ministre des Finances néerlandais, M. De Jager, a déjà réagi négativement. Les Pays-Bas disposent d’un siège au FMI et ne sont pas prêts à concéder facilement cette place ». Le Trouw remarque que « les propos de la Commissaire européenne à la Justice, Mme Reding, selon lesquels ce siège unique cadrerait avec une évolution vers ‘une Europe fédérale’, ne conviennent pas aux Pays-Bas » et souligne qu’ « il n’est pas sûr que les Etats membres se rallient à ces propositions ».

« Pas de véto contre un rôle plus important de la BCE », titre le Financieele Dagblad à la une. « Mardi, M. De Jager a déclaré à la radio qu’il ne voterait pas contre un rôle plus important pour la Banque centrale européenne pour résoudre la crise de la dette de la zone euro : ‘Il y a différentes options et différentes alternatives qui devront toutes être examinées. Nous ne bloquons rien par avance mais nous attendons des propositions solides. Il ne faut donc pas simplement faire marcher la planche à billets’. Le FD note que « l’Allemagne et la BCE bloquent elles-mêmes un rôle plus important pour la BCE », et constate que « la position pragmatique des Pays-Bas est remarquable parce qu’habituellement La Haye suit la ligne allemande. (…) De Jager souligne que cela ne veut pas dire qu’il plaide maintenant pour un rôle plus important de la BCE ou qu’il veut entamer une discussion à ce sujet. Il estime que ‘ce n’est pas à l’ordre du jour tant que l’élargissement du FESF n’a pas encore été réglé. Dans le cas où l’augmentation du fonds d’urgence ne pourrait pas être mise en place, nous nous trouverions face à une nouvelle situation’. »

ACTUALITE INTERIEURE

D66

Le débat sur le budget du ministère des Affaires étrangères figure cette semaine à l’agenda de la Deuxième Chambre. Dans ce contexte, le Volkskrant publie une tribune du chef de file du D66, Alexander Pechtold, sous le titre : « Les Pays-Bas auraient avantage à une diplomatie européenne ». Le ministre des Affaires étrangères, M. Rosenthal, « ne perd pas une occasion de rappeler que pour lui, les intérêts des Pays-Bas sont prioritaires. (…) Afin de mieux défendre nos intérêts à l’étranger et dans les organisations internationales, il ferait mieux de soutenir une meilleure représentation (et moins onéreuse) des Pays-Bas à l’étranger, qui passerait par une nouvelle diplomatie européenne. (…) Dans beaucoup de pays, il n’est plus nécessaire que les 27 Etats de l’UE aient une représentation complète. (…) Le Service Européen d’Action Extérieure (SEAE) est opérationnel depuis le 1er janvier 2011 et compte actuellement 3750 diplomates. (…) Cette structure peut offrir aux citoyens européens un service de taille modeste et de grande qualité. Un service diplomatique où les postes partagés reflètent la diversité des cultures. L’UE dépense beaucoup d’argent dans les organisations internationales (Nations unies, Conseil de l’Europe, OCDE) sans en tirer le degré d’influence correspondant. Certains Etats sont parfois membres à part entière, parfois les compétences sont partagées, parfois c’est l’UE qui est membre à part entière. Les BRIC (Brésil, Russie, Inde, Chine) agissent de façon plus efficace et revendiquent de plus en plus leur place. Leur poids économique et démographique le justifie : en 2050, moins de 5% de la population mondiale vivront en Europe. Ne vivons-nous pas les derniers jours des Etats-nations ? Entre des blocs économiques comme la Chine et les Etats-Unis et des économies émergentes comme le Brésil et l’Inde, l’Europe ne fera pas le poids avec 27 économies et 27 services diplomatiques. La diversité est splendide, la division est funeste. Des questions transfrontalières comme le système financier international (FMI), les accords commerciaux (OMC), le climat (Cancun) ou les questions de sécurité (Nations unies) requièrent une approche européenne. Un siège UE solide est préférable à 28 strapontins. L’an dernier, le D66 a déjà plaidé en faveur d’un siège permanent unique pour l’Europe et pour l’Inde au Conseil de Sécurité des Nations unies. La Grande-Bretagne et la France perdraient leur siège permanent mais le Conseil dans son ensemble serait plus représentatif et plus efficace. (…) Un service diplomatique compact avec un mandat clair est nécessaire. Avec en outre un meilleur retour sur investissement. Cela vaut aussi pour les Pays-Bas. Car dans la nouvelle réalité diplomatique, l’UE défend beaucoup mieux les intérêts néerlandais. Cela devrait plaire à M. Rosenthal ».
Le NRC Handelsblad d’hier soir publiait une interview de M. Pechtold sous le titre « Le D66 ne soutient pas automatiquement Rosenthal », dans laquelle celui-ci indique que son parti ne partage pas les positions du ministre des Affaires étrangères notamment sur l’adhésion de la Bulgarie et de la Roumanie à la zone Schengen, sur certains aspects de sa politique israélienne ou sur le bien-fondé d’une visite de la Reine Beatrix à Oman. Il a été frappé, dans ses rencontres avec des ambassadeurs, d’entendre que ceux-ci évoquent toujours la réputation des Pays-Bas, leur vision du monde et leur tradition de tolérance : « Le D66 s’investit pour la réputation des Pays-Bas sur le long terme. Etre associé à la politique actuelle nuit à l’image de notre parti et de notre pays ». Il reproche à M. Rosenthal d’être trop absent du débat sur la crise de l’Euro, « alors qu’il aurait toutes les raisons, dans sa position, de présenter sa vison de l’avenir de l’Europe ».

Culture

« Le Conseil de la Culture s’inquiète de la vente d’œuvres des collections des musées pour des raisons financières », note le Volkskrant. « Dans un avis adressé au Secrétaire d’Etat à la Culture, Halbe Zijlstra, le Conseil a exprimé sa crainte d’une mise sous pression du patrimoine culturel et conseille la mise en place, si nécessaire, d’une loi pour protéger le patrimoine. La raison des préoccupations du Conseil est la vente aux enchères du tableau « The schoolboys » de Marlène Dumas. L’œuvre a rapporté au MuseumgoudA la somme de 950 000 € destinée au sauvetage du musée. Selon le Conseil, il est préoccupant qu’un musée vende une œuvre pour couvrir des déficits d’exploitations ou pour constituer des réserves financières. Le Conseil se réfère également aux projets du Wereldmuseum à Rotterdam qui a l’intention de vendre une partie importante de sa collection. Le MuseumgoudA court un grand risque d’être radié lundi prochain comme membre de la Nederlandse Museumstichting (association néerlandaise des musées). En effet, le musée n’a pas respecté l’accord qui stipule qu’une œuvre doit d’abord être proposée à un autre musée membre. Joop Daalmeijer, le nouveau président du Conseil de la Culture, déclare : « C’est la porte ouverte à tous les excès, si des œuvres sont vendues pour des raisons commerciales. Dans ce cas, l’Etat peut acheter toutes les œuvres d’un musée et y placer un parking. Cela rapporte plus, mais on n’a plus rien à offrir à la population’. » Dans ce contexte, le Trouw précise que « les musées doivent actuellement s’autofinancer a hauteur de 17,5%. Dans les quatre ans à venir, ce pourcentage augmentera de 1% chaque année. Lundi, le porte-parole du VVD, Bart de Liefde, a déclaré à la Deuxième Chambre que les institutions néerlandaises devraient à terme pouvoir s’autofinancer pour un minimum de 50% ».

LA FRANCE DANS LA PRESSE NEERLANDAISE

Le Financieele Dagblad annonce le décès de Mme Danielle Mitterrand.

Cette revue de presse ne prétend pas à l’exhaustivité et ne reflète que des commentaires ou analyses parus dans la presse néerlandaise, qui n’engagent en rien le point de vue propre de l’ambassade de France aux Pays-Bas.

Dernière modification : 23/11/2011

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