Presse néerlandaise du mercredi 30 mars 2005
Tandis
que le Trouw et le Volkskrant suivent l’actualité politique
néerlandaise, la presse à grand tirage s’intéresse à la culture du cannabis et
aux statistiques de la sécurité. Le Telegraaf révèle ainsi que les
Pays-Bas, qui comptent environ 16 500 kilomètres de pipelines de gaz et de
substances chimiques inflammables ou toxiques, échappent en moyenne à une
cinquantaine d’accidents graves par an.
- NRC Handelsblad
d’hier soir : "La coalition voulait absolument s’en sortir - Les principaux
points de ’l’accord pascal’ du CDA, du VVD et du D66", "L’Asie de nouveau
surprise par un tremblement de terre", "Plus de divertissement sur les chaînes
publiques - Le président de la TROS parle de trahison" - de
Volkskrant : "Pechtold
succède à De Graaf", "Van Mierlo envisage
de voter contre l’accord", "Les beaux bénéfices des entreprises ne sont
qu’apparence" - Trouw
: "Van Mierlo : ça ne va pas comme ça - L’ancien leader du parti appelle les
membres du D66 à modifier l’accord pascal", "L’Indonésie attend de nouveaux
tremblements de terre " - De
Telegraaf
: "Cinquante presque-catastrophes par an avec les pipelines - Un nouveau
système d’alarme réduira les risques", "Pechtold sera le nouveau
ministre", "Plus de 2 000 morts à la suite du séisme" - Algemeen Dagblad
: "Les cultivateurs de cannabis passent en Belgique - Les Flamands :
Surveiller plus sévèrement la frontière avec les Pays-Bas", "Peut-être 2 000
morts après le tremblement de terre"
* * *
Le
dossier du jour : Accord pascal
" Le
fondateur du D66, Hans van Mierlo, estime que les membres doivent rejeter les
engagements de l’accord pascal sur l’élection des maires ", annonce le Trouw dans son grand article à la une. " S’ils ne le font pas, Van Mierlo
envisage de quitter le parti. C’est ce que Van Mierlo dit dans la perspective du
congrès du D66, samedi à La Haye . Les membres devront alors juger de
l’accord de coopération gouvernementale que le leader du groupe parlementaire,
Dittrich, a conclu avec le CDA et le VVD, durant le week-end de Pâques."
" L’ancien
leader du D66 Van Mierlo dit aujourd’hui dans le Trouw que les
partenaires de coalition, dans l’accord pascal, ’fricotent avec les principes’
en visant à inscrire dans la Constitution l’élection des maires . L’objet du
débat à la Première Chambre dans lequel le ministre D66 Thom de Graaf a succombé
la semaine dernière était justement de rayer de la Constitution le mode de
recrutement des maires."
" Selon
Van Mierlo, la coalition, en s’efforçant d’aboutir à un règlement
constitutionnel de l’élection des maires (règlement qui nécessite une majorité
de deux tiers du Parlement), réduit les chances de faire aboutir cette
rénovation démocratique. En plus, elle perturbe la relation avec le PvdA, selon
lui . Il juge également blâmable que les partenaires de coalition, avec cet
accord, s’engagent au-delà des élections législatives. Ce qui me déplaît,
c’est que le D66, par cet accord, se prépare à poursuivre la coalition avec le
CDA et le VVD’ ."
"Van
Mierlo veut que le congrès renvoie Dittrich à la table de négociation, pour
essayer de supprimer l’accord incriminé. Il exige de la direction du parti
qu’elle réponde franchement ’oui’ à la question de savoir si la lutte politique
pour la rénovation de la démocratie est toujours la raison d’être du D66 . Si
la réponse est ’non’, le D66 sera devenu un autre parti, qui suit un autre cap.
Je pourrai alors en tirer mes conclusions, quelles qu’elles soient’."
" Le
leader actuel du D66, Dittrich, a opté hier pour la défense massive de l’accord
à la Deuxième Chambre. Sa stratégie était centrée sur une offensive contre le
’bloc de gauche’ formé par le PvdA, GroenLinks et le SP . Celui-ci veut
’fermer les Pays-Bas’ à la rénovation administrative, a affirmé Dittrich. ’Mais
nous faisons confiance aux électeurs’."
" Les
partis d’opposition lui ont rétorqué que c’est justement le D66 qui a cédé
beaucoup de terrain . ’Il le faut bien si l’on tient à rester coûte que coûte
au gouvernement’, lui a lancé la leader de GroenLinks, Halsema. ’On se cherche
surtout un ennemi commun quand l’entente mutuelle n’est pas très bonne’."
"Son
collègue PvdA, Bos, a lui aussi conclu que le CDA, le VVD et le D66 n’avaient
guère plus en commune que la peur des élections. ’La ligne de la coalition est
celle-ci : tout est de la faute de Bos’."
L’entretien avec l’ancien leader D66 Hans van Mierlo figure dans le cahier de
Verdieping.
Van
Mierlo
s’exprime aussi en page d’opinion du Volkskrant , dans une tribune dans
laquelle il dit expressément qu’il préfère que le gouvernement ne tombe pas. Je n’ai guère envie de promouvoir des élections en ce moment." Il estime
néanmoins qu’il est dommage que l’accord de gouvernement renouvelé ne soit pas
formulé "de façon plus concrète et plus convaincante". Son principal reproche
concerne la manière dont ses collègues de parti veulent réaliser l’élection des
maires par la voie constitutionnelle, alors qu’ils savent que le PvdA, le SP et
GroenLinks s’y opposent. Cela place définitivement le D66 dans le camp du CDA et
du VVD, bien avant les élections législatives de 2007. En optant maintenant
pour l’approche proposée, nous anticipons beaucoup sur des choix politiques que
nous devrions faire plus tard. Je n’en ai pas envie."
Van
Mierlo conclut : "Au demeurant, je trouverais incorrect que la direction
politique s’efforce de régler la prestation de serment du nouveau ministre avant
que le congrès ne se soit réuni."
Ce
dernier point semble pourtant acquis désormais : le président du D66,
Alexander Pechtold (39 ans), sera le nouveau ministre de la Rénovation
administrative et des Relations du Royaume . L’actuel maire de Wageningen
aura un entretien avec le premier ministre Jan Peter Balkenende ce matin.
Ensuite il se rendra auprès de la Reine Beatrix. " Balkenende et Dittrich
s’attendent à ce que la Reine Beatrix nomme Pechtold avant samedi ", souligne
le Volkskrant à la une. " Si sa propre base fait trébucher le
gouvernement, il se retrouvera à la rue quelques jours plus tard ."
Le
ministre Brinkhorst (Affaires économiques) deviendra vice-premier ministre au
nom du D66.
Actualité
intérieure
Prière
" On
prie de plus en plus dans les ministères ", relève l’ Algemeen Dagblad
(pp.1 et 11). " Chaque semaine, deux cents fonctionnaires répartis entre tous
les ministères prient pour le premier ministre, le gouvernement et la Maison
Royale, avant leur travail ou pendant la pause de midi . ’Nous prions aussi
pour nos collègues’, dit le coordinateur interministériel de la prière, Maarten
Verhoef."
" Le
ministère des Affaires étrangères donne l’exemple . Les fonctionnaires
peuvent placer des demandes de prière, par exemple pour des parents malades, sur
un tableau d’affichage électronique. Les sessions de prière ne sont pas de
nature politique , déclare Verhoef. Ainsi, on ne prie pas pour ou contre
la chute du gouvernement, mais plutôt pour la compréhension et la sagesse de
toutes les personnes impliquées . ’Les ministres ont une grande
responsabilité. Nous prions pour qu’ils prennent des décisions raisonnables. Par
exemple, après le meurtre de Theo van Gogh nous avons prié pour que les
ministres concernés restent calmes et que l’affaire ne dégénère pas."
" Les
entreprises ont également redécouvert la prière ", précise le journal de
Rotterdam. "Le nombre d’employés qui prient croît rapidement." " Actuellement
95 entreprises et organisations néerlandaises ont un groupe de prière ."
Economie,
Finances
Recherche pharmaceutique
"Les
partis gouvernementaux consacrent des fonds supplémentaires à l’innovation",
note le Trouw (p.13). "La recherche pharmaceutique projette de fonder un
institut de pointe pour les nouveaux médicaments."
"On
savait déjà qu’il y aurait de nouveaux fonds pour l’innovation. Avec la montée
du prix du pétrole les recettes gazières de l’Etat néerlandais augmentent aussi.
Les accords conclus le week-end dernier par les partis gouvernementaux CDA, VVD
et D66 prévoient de consacrer 500 millions d’euros de ces recettes
supplémentaires à l’innovation."
"Le
secteur des médicaments en recevra une partie. La recherche pharmaceutique
travaille à un institut de pointe où les entreprises et les universités
coopéreront au développement de nouveaux médicaments. Mais cette recherche
n’était-elle pas en train de quitter de plus en plus vite l’Europe pour les
Etats-Unis ? L’Etat semblait déjà résigné à la disparition presque totale de
l’industrie pharmaceutique des Pays-Bas. A La Haye, on comparait volontiers la
pharmacie à la construction navale. Autrement dit : surtout, n’investissez pas
là-dedans !"
"Cela
change maintenant. La Haye aussi comprend que les Pays-Bas ont un potentiel
pharmaceutique. ’Dans le domaine biomédical les Pays-Bas disposent de chercheurs
de pointe’, dit Hans van den Berg, directeur de recherche d’Organon et un des
initiateurs du projet d’institut de pointe. Ce n’est pas la qualité scientifique
qui fait défaut. Le problème des Pays-Bas, selon Van den Berg, c’est que la
recherche universitaire de haut niveau ne correspond pas bien aux activités des
fabricants de médicaments."
Joint
Strike Fighter
Le Volkskrant (p.2) revient au projet controversé de développement du chasseur
américain Joint Strike Fighter (JSF). "Les Pays-Bas ne peuvent plus se permettre
les 85 Joint Strike Fighter prévus. Il faudra en prendre moins. Seul le PvdA
veut quitter le projet."
"Quatre ans après l’obtention du contrat JSF par Lockheed Martin, le projet
n’est plus du tout ce qu’on avait fait miroiter aux contribuables américains et
aux partenaires internationaux : un programme d’armement qui resterait dans les
limites du budget et qui ne subirait pas de retards." "Les Américains devront
maintenant dépenser 245 milliards de dollars pour un peu plus de 2 400
appareils, une augmentation de 45 milliards de dollars. Le prix de l’unité est
passé de 31,5 millions à environ 45 millions de dollars, une hausse de 42 %
depuis 1996. Bien que Washington rejette toute comparaison du JSF à d’autres
projets américains d’armement, il commence à présenter les mêmes caprices."
Affaires françaises
Dans
le Het Parool (p.19) d’hier soir, Olivier van Beemen évoque la réunion
des espérantistes à Boulogne-sur-Mer, où ils fêtent le centenaire de la
naissance officielle de leur langue internationale conventionnelle : "’Bonvenon
en Bulonjo-e-Maro’".
Le Trouw (pp.1 et 9) fait état ce matin du passage de 15 à 18 ans de l’âge
nubile pour les filles, pour lutter contre les mariages forcés. Il mentionne
aussi la générosité du prince Karim Agha Khan, qui a dégagé 70 millions d’euros
pour la restauration du château de Chantilly.
Kirsten Coenradie, dans le Telegraaf (13), consacre encore une
correspondance aux efforts du Conseil Interprofessionnel du Vin de Bordeaux (CIVB)
pour faire front à la crise : "Les viticulteurs du Bordelais veulent une image
comparable à celle du champagne". Un compte rendu de la présentation du
rigoureux "Plan Bordeaux".