Presse néerlandaise du vendredi 25 janvier 2008

Le conseil municipal de La Haye s’est prononcé hier soir en faveur de l’ancien ministre des Affaires étrangères et président du groupe parlementaire VVD Jozias van Aartsen (61 ans) comme successeur du maire Wim Deetman, qui est passé au Conseil d’Etat au début de l’année.
M. Van Aartsen, qui prendra ses fonctions le 1er avril, dispose, grâce à sa longue carrière dans la fonction publique et la politique d’un réseau de contacts nationaux et internationaux qui lui sera très utile en tant que maire du siège du gouvernement.

NRC Handelsblad (libéral) d’hier soir : "Un ’terroriste’ est un radical qui fait ce qu’il dit - Le groupe Hofstad : L’arrêt de la cour d’appel montre à quel point il est difficile de condamner des groupes extrémistes"
AD Haagsche Courant (indépendant populaire) : "La Haye choisit Van Aartsen - La ville aura un maire on ne peut plus haguenois", "Les épargnants à la recherche de taux d’intérêts plus élevés"
De Telegraaf (populaire) : "Les chevaux traités de façon barbare - La SPA exige des règles sévères", "Van Aartsen maire de La Haye"
de Volkskrant (centre gauche) : "Aggravation du conflit sur les horaires scolaires - La secrétaire d’Etat ne cède pas aux actions ; une école secondaire sur cinq s’oppose à la norme de 1 040 heures", "Une année de fraude : 5 milliards d’euros ont disparu" (correspondance de Paris), "Jozias van Aartsen sera le nouveau maire de La Haye"
Trouw (chrétien progressiste) : "Information sur le don d’organes dans les écoles - Briser le tabou à un stade précoce", "Les Pays-Bas soutiennent un journaliste condamné à mort" (en Afghanistan), "La Haye choisit Van Aartsen"

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ACTUALITE INTERIEURE

Groupe Hofstad

Plusieurs éditorialistes commentent le jugement rendu par la Cour d’appel de La Haye dans l’affaire du groupe Hofstad (cf. presse du 24 janvier).

"La Cour d’appel de La Haye, dans le procès contre le groupe Hofstad, a rendu un jugement pragmatique qui témoigne d’une réflexion autonome et rectiligne", fait valoir le commentateur du NRC Handelsblad d’hier soir. "Le CDA et le VVD veulent maintenant assouplir le nouvel article du Code pénal. Ce souhait est prématuré. Le nouvel article est en vigueur depuis peu et d’autres procès suivront, dans lesquels les tribunaux pourront aussi s’engager dans d’autres voies. De plus, il est fondamentalement erroné d’apprécier la loi sur la base du résultat souhaité. Un acquittement est également digne de respect politique. En outre, tant que la Chambre voudra pénaliser ’l’intention’ d’un groupe comme faisant partie du délit, les juges auront une grande latitude d’appréciation. Ils devront en effet ’regarder dans la tête’ des suspects du groupe et prouver la réalité de leur objectif. Un labyrinthe s’ouvrira alors : les juges devront consulter des commentateurs, des théologiens, des analystes politiques et d’autres exégètes intellectuels. Dans la pratique, cela mènera à des interprétations contournées."

Pour le Trouw, "il n’est pas tellement surprenant en soi que la cour ait abouti à un autre arrêt que le tribunal". "La conclusion la plus surprenante de la cour est que les opinions fondamentalistes radicales (y compris celles de Mohammed B.) ne mènent pas nécessairement à la violence, surtout si elles circulent plus ou moins en vase clos et sans base structurée. La cour souligne ainsi que la pensée doit être libre dans notre pays et elle crée un maximum de marge pour la liberté de religion et d’expression. C’est l’aspect positif de cet arrêt. Le revers de la médaille est qu’on se demande qui nous pouvons encore considérer comme terroriste et comment nous pouvons nous en garder au mieux. Pour le moment, il est illusoire de croire qu’une loi peut combler cette lacune."

Le Volkskrant estime que "cet arrêt peut être lu comme un avertissement : la menace terroriste ne doit pas mener à une vaine réduction des libertés constitutionnelles". "Dans la lutte contre le terrorisme, il s’agit justement de défendre ces droits fondamentaux contre l’intolérance fondamentaliste. Cela peut nous amener à la conclusion - incommode - que, pour conserver l’Etat de droit, il faut accepter un certain risque."
"Le tribunal et la cour reflètent ainsi les deux pôles - sécurité et liberté - entre lesquels se déroule le débat sur le terrorisme. Il faudra déterminer, au cas par cas, lequel doit prévaloir. Il serait donc bon que la Cour de Cassation se prononce elle aussi sur l’interprétation de la loi. Ce sera plus utile que les borborygmes populistes de la Deuxième Chambre."

Geert Wilders

"Le SGP prend parti pour Geert Wilders", relève le Telegraaf (p.3). "Le parti chrétien orthodoxe qualifie d’’hypocrites’ les critiques de pays islamiques contre les projets cinématographiques du chef de file du PVV. Selon le SGP, les chaînes arabes attisent tous les jours la haine contre les juifs, Israël, les Etats-Unis et l’Occident. Le parti est d’avis que le ministre Verhagen (Affaires étrangères) devrait dénoncer ces actions."

PRESSE HEBDOMADAIRE

Vrij Nederland consacre son article de couverture à la milice privée américaine Blackwater et à son patron Erik Prince, un descendant d’immigrés néerlandais. "Erik Prince, ancien fusilier marin, multimillionnaire et ami de la droite chrétienne, préfère opérer dans l’ombre. Mais depuis que des salariés de sa société de sécurité Blackwater ont commis un massacre à Bagdad, en septembre, l’Américain aux racines hollandaises est mis en cause personnellement." "L’enquête du FBI sur la fusillade de la place Nissour n’est pas encore bouclée, mais les présages ne sont pas bons pour Blackwater."
L’hebdomadaire rend d’autre part compte de la "resocialisation" d’un délinquant toxicomane récidiviste qu’il a suivie pendant deux ans et demi. "Son rêve : d’abord un logement et ensuite un emploi dans l’industrie de traitement des déchets."
Sur le plan littéraire, VN fait la recension d’un livre sur Simone de Beauvoir, "Castor de Guerre", de Danièle Sallenave (Gallimard).

HP/De Tijd publie une enquête sur les personnalités et les programmes de la télévision néerlandaise. "Sommes-nous satisfaits des programmes télévisés ? Y a-t-il trop de sexe et de violence ? Sommes-nous contents des chaînes publiques ? Quelles sont les stars favorites et qui détestons-nous ?" Il en ressort notamment que 60,2 pour cent des téléspectateurs estiment que la télévision néerlandaise consiste de plus en plus en programmes de peu de goût et de niveau.
En rubrique "Focus" le magazine analyse "la méthode Wilders". "Ses collègues du Parlement se contenteraient bien de dix pour cent de l’intérêt médiatique que Wilders génère avec son Parti de la Liberté. Mais comment faire ? La méthode Wilders en dix points."
A l’occasion du décès du champion du monde d’échecs Bobby Fischer, HP présente une sélection des articles que le grand-maître néerlandais Jan Hein Donner a écrits pour le quotidien De Tijd sur le fameux match Fischer-Spasski, en 1972.

Le dossier d’Elsevier a pour thème la franchise : "Commencez une entreprise. Devenez franchisé. Pas d’esclavage salarial et peu de risques." "Etre entrepreneur indépendant et tout de même pouvoir compter sur le soutien d’un siège social - il n’est pas étonnant que la franchise devienne populaire."
La "liste des meurtres de 2007" fait apparaître une tendance à la baisse aux Pays-Bas. "201 meurtres avaient été commis en 2005. En 2006 il y en a eu cinquante de moins et en 2007 la baisse s’est poursuivie [143]. Un fait frappant est la hausse du pourcentage d’affaires dans la sphère familiale, dont beaucoup de meurtres de partenaire."
Le magazine présente d’autre part la version numérisée de son prédécesseur mensuel Elsevier’s Geïllustreerd Maandschrift, qui est paru de 1891 à 1940 et auquel ont collaboré des écrivains comme Louis Couperus et J. Slauerhoff. Leurs articles étaient illustrés par de grands artistes de l’époque. 50 000 pages de culture sur le site Internet www.elseviermaaandschrift.nl.

AFFAIRES FRANÇAISES

L’ensemble de la presse rend largement compte de la "fraude colossale" qui a coûté 4,9 milliards d’euros à la Société Générale. "La fraude à la SocGen est la plus grande de l’histoire", écrite le journal d’affaires Het Financieele Dagblad à la une. "Elle est quatre fois plus importante que la fameuse escroquerie de Nick Leeson à la Barings Bank, en 1995. Le trader de la SocGen, qui s’appelle Jérôme Kerviel, selon des sources de l’agence de presse Reuters, faisait ses transactions au siège social à Paris."

Dernière modification : 19/08/2008

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