Situation économique et financière

1. L’économie néerlandaise a été plus résiliente en 2020 qu’initialement anticipé

L’économie s’est contractée de -3,8% en 2020, similaire à la situation post crise de 2008. Cette contraction est notamment due au recul de la consommation des ménages de -6,6%, conséquence des différentes mesures de restrictions et de fermeture, même si, le revenu disponible réel des ménages a progressé de +2,4%, suite à une revalorisation des salaires de +3,0% négociée par les partenaires sociaux fin 2019. La consommation du secteur public n’a progressé que de façon limitée : +1,0% et les investissements (FBCF) ont reculé de -5,4%. Quant au commerce extérieur, le volume des exportations et des importations a affiché un repli proche de -5%, impactant davantage les échanges de services que les échanges de biens.

L’impact budgétaire de la crise est resté soutenable en 2020 avec un déficit de -4,3% du PIB. Les dépenses publiques ont augmenté de 44 Md€ (+13%) en 2020, dont 30 Md€ ont été alloués en subvention aux entreprises et aux institutions. Les mesures de soutien ont ainsi permis de protéger l’emploi, les moyens de subsistance des personnes et de réduire au minimum l’impact sur les travailleurs indépendants, les PME et les grandes entreprises. Les recettes n’ont, pour leur part, diminué que de 4 Md€ (-1%). On observe une légère augmentation des recettes de l’impôt sur le revenu, les recettes de TVA se sont stabilisées, tandis que les recettes de l’IS ont reculé (du fait des mesures de report fiscal). La dette publique a augmenté pour atteindre 54,5% du PIB.

L’économie néerlandaise renoue avec la croissance au deuxième trimestre 2021 (+3,1%), notamment grâce à l’augmentation des dépenses des ménages (+5,7%). La dépense publique a également augmenté de +2,6% et les exports (+4,0%) ont progressé de façon plus rapide que les importations (+2,6%). Les investissements continuent d’enregistrer un recul à -1,8%.

2. L’impact social reste jusque-là limité mais touche la société de manière inégale

Le nombre de faillites est jusqu’à présent resté faible. En 2020, le nombre de faillites a diminué de -16% et sont restées à un niveau faible au S1 2021. Les mesures de soutien du gouvernement ont joué leur rôle d’amortisseur mais le retrait des aides pourrait conduire à une hausse des faillites. La banque ING est toutefois revenue sur ces prévisions et anticipe un pic des faillites nettement inférieur à la précédente crise de 2008. On constate dans le même temps que le nombre de cessations d’entreprise a augmenté de +26% par rapport à 2019, dont près de 90% relèvent du statut « d’indépendants sans personnel » (ZZP). Malgré cela, le nombre de créations d’entreprises s’est également accru (+1,5%).

La crise a touché principalement les plus fragiles avec une forte réduction des emplois flexibles, même si le retour au plein emploi semble proche. La perte d’emploi en 2020 est entièrement intervenue sur des contrats flexibles qui ont reculé de -11% par rapport à 2019, touchant en premier lieu les personnes peu qualifiées, jeunes, d’origine étrangère ainsi que les femmes. La crise renforce ainsi les disparités sociales préexistantes, les travailleurs flexibles étant par ailleurs peu ou mal pris en compte par les mesures de soutien du gouvernement. Les moins de 25 ans ont été particulièrement touchés lors de la première vague, même si leur taux d’emploi se redresse. Le taux de chômage est de nouveau en baisse pour atteindre 3,1% en juillet 2021. Des pénuries de main d’œuvre dans de nombreux secteurs pourraient ainsi peser sur la relance de l’économie.

3. Des projections optimistes qui semblent se confirmer grâce à la progression de la campagne de vaccination et la levée des restrictions

Les projections pour 2021 et 2022 sont optimistes. Selon les derniers chiffres du bureau du plan (CPB) publiés en août, la croissance devrait se situer à +3,8% en 2021 puis +3,2% en 2022. Ils sont ainsi plus optimistes que les prévisions de printemps de l’OCDE (+2,7% et +3,7%) et de la CE (+3,3% et +3,3%). La bonne progression de la campagne de vaccination (75% de la population adulte a eu une vaccination complète au 17 août) permet un fort rebond dans la consommation des ménages. Le PIB devrait ainsi retrouver son niveau de 2019 dès le T3 2021. Les prévisions d’évolution du taux de chômage sont également optimistes : 3,4% en moyenne en 2021 et 3,6% en 2022 d’après le CPB. S’agissant du taux d’inflation, celui-ci ne devrait pas dépasser 2% en 2021 et 2022. Le gel des loyers du parc social a notamment entraîné une baisse de l’inflation qui est passée de 2,0% en juin à 1,4% en juillet.

Le déficit public se creuse en 2021 à -5,3% du PIB, avant de se redresser en 2022 (-1,8%), grâce à l’effet combiné de l’arrêt des mesures de soutien et d’une reprise forte. Le poids des dépenses de l’Etat passerait ainsi de 48,1% du PIB en 2021 à 43,9% en 2022, tandis que les recettes se stabilisent. La dette resterait en dessous du seuil de 60% pour atteindre 57,4% en 2021 et 56% en 2022.

Source : https://www.tresor.economie.gouv.fr/Pays/NL

Dernière modification : 12/04/2022

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