Presse néerlandaise du jeudi 21 février 2008

La police judiciaire néerlandaise veut neutraliser définitivement au moins vingt-cinq grands criminels. Il s’agit de "figures du niveau Holleeder" qui dirigent la pègre depuis des années, selon la police. "Le chef du Dienst Nationale Recherche (NDR, qui fait partie du Corps National des Services de Police), le commissaire Tom Driessen, s’attend à ce que la nouvelle stratégie débouche les prochains temps sur l’arrestation de plusieurs grands criminels", écrit le quotidien à grand tirage De Telegraaf. "Selon Driessen, cette ’approche ciblée’ évitera à l’avenir que les vides dans le crime organisé soient immédiatement comblés."

NRC Handelsblad (libéral) d’hier soir : "La crise du crédit contraint ING à passer presque un milliard aux pertes", "Le CDA continue de gouverner crânement, mais sans brio", "Cruijff revient à l’Ajax, la direction démissionne" (football)
De Telegraaf (populaire) : "Chasse aux dirigeants de la pègre - La police judiciaire prévoit au moins 25 arrestations", "Euphorie après l’accord de Cruijff", "Guerre balistique à partir de La Haye" (test d’une installation antimissile de l’OTAN)
de Volkskrant (centre gauche) : "Le premier ministre Den Uyl a sauvé le trône de Beatrix - La princesse héritière était ’désespérée’ - Une deuxième affaire de pots-de-vin du prince Bernhard passée sous silence" (biographie de l’homme politique PvdA), "Cruijff annonce sa vérité"
Trouw (chrétien progressiste) : "Le calme fragile menacé en Irak - Moktara al-Sadr menace de mettre fin à la trêve alors que les Américains veulent se retirer", "Den Uyl taquiné chez lui", "Cruijff se lève au plus fort de la crise"
AD Haagsche Courant (indépendant populaire) : "Une issue pour les familles à problèmes - Les assistants sociaux doivent trouver une solution ensemble", "La faillite de l’ADO est évitée" (football haguenois)

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ACTUALITE INTERNATIONALE

Ayaan Hirsi Ali

"Si Ayaan Hirsi Ali se fait naturaliser Française cela ne l’avancera pas pour sa sécurité", remarque le Volkskrant à la une. "L’Etat français protège ses citoyens sur son propre territoire, mais à l’étranger cette protection n’est valable que pour les diplomates, a fait savoir le ministère français des Affaires étrangères, mercredi." "’Quand un citoyen français se rend à l’étranger, ce sont les autorités locales qui sont responsables de sa sécurité. C’est une règle générale qui est valable dans le monde entier. Elle serait d’ailleurs difficile à changer car il s’agit de la souveraineté des Etats’, selon Paris."
"Etant donné qu’Hirsi Ali veut continuer de vivre et de travailler à New York, elle ne pourra donc pas compter sur une protection française ou le financement de sa protection par la France", en déduit le Volkskrant.
"Les intellectuels néerlandais - pour la première fois depuis longtemps - resserrent les rangs", écrit l’hebdomadaire Vrij Nederland de cette semaine, dans le chapeau d’un bref tour d’horizon. "De Geert Mak à Afshin Ellian, ils estiment qu’Ayaan Hirsi Ali doit recevoir de l’argent de La Haye pour sa protection. Ils se heurtent au gouvernement, à la Deuxième Chambre et à la vox populi. Mak : ’Les Pays-Bas ont un problème. S’il arrive quelque chose à Ayaan, ce sera une catastrophe’."
Stephan Sanders, un chroniqueur du magazine, rappelle que "Rushdie a parcouru le monde entier pour plaider sa cause et le gouvernement britannique n’a pas dit : attention, notre responsabilité s’arrête à Calais". "Le gouvernement néerlandais, lui, le dit. Pourquoi ? Parce qu’il peut le faire impunément, parce que les gens en ont un peu assez d’Hirsi Ali et parce que les sondages d’opinion montrent qu’on ne peut pas gagner des suffrages en plaidant sa cause."

Pays-Bas - Belgique

"Kris Peeters (46 ans) a succédé en juin 2007 à Yves Leterme, en tant que premier ministre de la Flandre", écrit le correspondant à Bruxelles du Volkskrant (p.4). "Ce chrétien-démocrate, qui a dirigé pendant des années l’association des petites et moyennes entreprises flamandes (Unizo), rend aujourd’hui visite au premier ministre Balkenende. En mars, son collègue wallon Rudy Demotte se rendra également aux Pays-Bas."
"En Belgique, les régions ont déjà beaucoup d’autonomie dans le domaine des ports, des travaux publics, de l’environnement, de l’enseignement, de la santé, des affaires sociales, de la culture, du tourisme, des sports, des médias et même des relations internationales. Cela prête parfois à confusion à La Haye. ’La Belgique est plus ancienne que la communauté flamande’, dit Peeters. ’Je comprends la confusion. Mais je pense que quand les Néerlandais parlent de la Belgique, ils veulent souvent dire la Flandre."
Le correspondant Bart Dirks : "Vous faites la promotion des ports flamands jusqu’en Chine. La Belgique et les Pays-Bas sont déjà petits, alors connaît-on la Flandre là-bas ?" Le premier ministre Peeters : "Anvers, Zeebruges, Gand et Ostende sont des ports flamands. Il n’est pas possible de vendre la Belgique sans nommer les régions. Quand nous faisons la promotion des ports flamands, nous disons aussi clairement : ils se trouvent en Belgique." "Pendant combien de temps encore ?" "C’est surtout à l’étranger qu’on craint la désagrégation de la Belgique. La Belgique a beaucoup changé depuis 1830. D’Etat unitaire, nous sommes devenus un Etat fédéral. Les Flamands se sont beaucoup battus pour cela, et aussi pour la position de la langue néerlandaise. Il n’y a qu’une minorité qui veut la sécession ou l’indépendance."
"Les Pays-Bas et la Flandre sont souvent en conflit. Songez à l’Escaut occidental et au projet de vignette routière." "Il y avait une certaine méfiance. Les Flamands pensaient : les Néerlandais vont nous jouer un tour. Les propos du ministre fédéral des Affaires étrangères Karel de Gucht, qui a qualifié Balkenende de ’Harry Potter petit-bourgeois’, ont été très inconvenants. Nous devons nous débarrasser de ce genre de préjugés."

ECONOMIE, FINANCES

Energie durable

"La production d’électricité durable a considérablement baissé l’an dernier", note le Volkskrant (p.9). "La part de l’électricité durable est descendue à 6 pour cent de la production totale. En 2006, 6,5 pour cent de l’électricité produite provenait de la biomasse des éoliennes et des installations de traitement de déchets. C’est ce qui ressort des chiffres du Centraal Bureau voor de Statistiek (CBS). Selon le CBS, la baisse est due au fait qu’on emploie moins de biomasse dans les centrales. ’L’une des raisons peut être le changement des tarifs de subvention le 1er juillet 2006’, écrit le bureau. Le ministre des Affaires économiques de l’époque, Wijn, a décidé à ce moment-là de mettre fin au règlement MEP, parce que les demandes de subvention dépassaient largement le budget disponible."
"La baisse est un revers pour le gouvernement, qui s’est donné pour objectif de stimuler l’énergie durable. En 2010, l’électricité durable doit représenter 9 pour cent de la production et même 20 pour cent en 2020. Le 1er avril, un nouveau règlement entrera en vigueur à cet effet, le Subsidieregeling Duurzame Energie (SDE)" (également AD pp.10-11, Trouw p.12).

AFFAIRES FRANÇAISES

Le Volkskrant, dans son cahier artistique Kunst, présente le DJ Philippe Cohen Solal, membre fondateur du groupe Gotan Project. "Un Français qui fait de la country, ça ne s’était encore jamais vu."