Presse néerlandaise du mardi 18 juillet 2006

La presse à grand tirage met en garde contre des problèmes typiquement estivaux. Selon le Telegraaf, "les fossés, canaux et étangs des quartiers résidentiels et des centres-ville contiennent actuellement des concentrations d’algue bleue qui peuvent être mortelles pour les enfants". "L’Université de Wageningen sonne l’alarme et recommande aux parents, aux propriétaires d’animaux de compagnie et aux pêcheurs à la ligne d’être particulièrement vigilants."
L’AD Haagsche Courant, de son côté, signale qu’une deuxième vague de chaleur fait monter en flèche les ventes de glaces, de jus de fruits et de ventilateurs. Les pompiers ont dû venir en aide hier aux automobilistes bloqués sur l’A325, en direction de Nimègue : ils ont distribué de l’eau potable.

NRC Handelsblad d’hier soir : "Israël : encore au moins une semaine d’offensives contre le Liban - Le Hezbollah bombarde le Nord d’Israël - Blair : envoyer des troupes pour mettre fin à la violence", "Le chic Beyrouth vit de nouveau dans l’angoisse"
de Volkskrant  : "Le Liban ne peut pas se passer du Hezbollah - Personne n’ose désarmer le mouvement", "Un tsunami frappe la côte sud de Java"
Trouw  : "Israël ne veut pas de Casques bleus au Liban - L’armée veut encore une semaine", "’Nous sommes contre le Hezbollah mais Israël va trop loin’" (reportage)
De Telegraaf  : "Alerte au danger de l’algue bleue toxique - ’Les communes trop laxistes dans le contrôle des eaux’", "Les Néerlandais quittent l’enfer de la guerre" (évacuation à Beyrouth), "Un tsunami fait au moins cent morts à Java"
AD Haagsche Courant  : "Accablés par la vague de chaleur", "Un témoin protégé : Holleeder est derrière les liquidations"

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LE DOSSIER DU JOUR :Liban

"Soulagés, mais avec des sentiments mitigés, presque trois cents Néerlandais évacués du Liban ont pris l’avion hier pour leur patrie", écrit le Telegraaf à la une. "Les Pays-Bas avaient envoyé un avion de transport militaire et chartérisé deux autres petits appareils pour rapatrier leurs ressortissants. Initialement, les Néerlandais devaient revenir par le biais d’un plan d’évacuation européen, mais celui-ci ne fonctionnait pas bien. C’est pourquoi le ministre Bot (Affaires étrangères) a décidé d’entrer en action lui-même samedi. 23 Néerlandais ont trouvé une place sur un bateau français."
"Les quelque quatre cents Néerlandais qui sont encore au Liban et qui veulent y rester peuvent le faire. ’Nous n’imposons rien. Les gens qui partent ne le font pas sous la contrainte’, a fait savoir le ministère hier soir. Il part cependant du principe qu’un certain nombre se présenteront encore pour être rapatriés."

Le Volkskrant (p.5) note que "l’Union européenne est prête à apporter une contribution à une éventuelle mission de paix au Moyen-Orient, si elle peut opérer sous la supervision des Nations Unies". "C’est ce que le ministre finlandais des Affaires étrangères, Erkki Tuomioja, a déclaré à Bruxelles lundi."
"Le ministre Bot est partisan d’une telle opération, mais il a fait savoir d’emblée qu’il ne faut pas s’attendre à une contribution militaire des Pays-Bas. ’Nous participons déjà à un grand nombre de missions’, a dit Bot. ’Nous sommes actifs en Afrique, en Bosnie et en Afghanistan et nous contribuons à des missions d’entraînement. Celle-ci sera pour quelqu’un d’autre’."

Depuis Paris, le correspondant Fokke Obbema annonce que "le premier ministre français Dominique de Villepin s’est rendu lundi à Beyrouth pour transmettre au premier ministre libanais Fouad Siniora ’le soutien de la France et la solidarité du peuple français’". "Le président Chirac, qui a demandé à Villepin de faire le voyage, a condamné ’le comportement violent et absurde’ d’Israël. En envoyant son premier ministre et son ministre des Affaires étrangères, Douste-Blazy, dans la zone de guerre, Chirac veut faire un ’geste fort’ de solidarité avec le Liban. La France entretient traditionnellement des liens étroits avec ce pays : il y a une grande communauté libanaise en France, alors qu’environ 20 000 Français vivent au Liban. Quelque dix pour cent d’entre eux veulent fuir."

Commentaires

Pour l’éditorialiste du NRC Handelsblad d’hier soir, "le gouvernement israélien a pour devoir de défendre son pays, mais il doit se retenir". "Il s’est laissé provoquer trop facilement par les enlèvements. La déstabilisation du gouvernement libanais par une escalade militaire n’est pas souhaitable."
"Les troupes internationales de sécurité proposées par le premier ministre britannique, Blair, et le secrétaire général de l’ONU, Kofi Annan, peuvent empêcher le Hezbollah de replonger le Liban tout entier dans une guerre dévastatrice. Il faut exercer une pression internationale sur le Hezbollah et ses sponsors, l’Iran et la Syrie, pour qu’ils se calment. En attendant, une trêve avec le gouvernement Hamas dans les territoires palestiniens semble faisable. Il faut libérer les otages par des actions ciblées et si ce n’est pas possible par des négociations. Les représailles collectives ne servent à rien."

"Quand on a recours à beaucoup de violence on risque de libérer des forces qu’on n’arrive plus à contenir", estime le Volkskrant. "Le grand risque qu’Israël court en réagissant avec une poigne de fer est de saper la fragile démocratie au Liban et de déclencher une réaction en chaîne qui replongera le pays dans la guerre civile des années quatre-vingts. Si tel est le résultat inattendu du conflit actuel, Israël aura créé plus de problèmes qu’il n’en a résolus."
Le journal de centre gauche aboutit aux mêmes conclusions que le NRC Handelsblad : il faut exercer des pressions sur le Hezbollah, la Syrie et l’Iran. "Simultanément, Israël doit comprendre que le Hezbollah et le Hamas, en dépit de tout, restent très populaires au sein d’une partie des populations libanaise et palestinienne. On ne peut pas neutraliser ces mouvements par des moyens exclusivement militaires."

ACTUALITE INTERIEURE

PNVD

L’ensemble de la presse relève que le tribunal de La Haye, saisi en référé par la fondation Soelaas (soulagement) et trois particuliers, n’a pas interdit le nouveau parti politique "pédophile" PNVD.
Le tribunal a souligné dans son arrêt que la liberté d’expression et la liberté de réunion sont les fondements de l’Etat démocratique. Ces droits ne sont pas illimités, certes, mais pour qu’un citoyen puisse demander l’interdiction d’un parti politique, il doit avoir un intérêt très fort. L’indignation morale n’est pas suffisante, selon le tribunal, qui a par ailleurs fondé sa décision de non-recevabilité sur quelques autres considérations juridiques techniques (NRC Handelsblad d’hier soir p.5, de Volkskrant p.2, Trouw p.5, AD Haagsche Courant p.8).
Le Telegraaf (pp.1 et 7) note que, de l’avis de la parlementaire italienne Gabriella Carlucci (Forza Italia), l’Union européenne doit envisager d’exclure les Pays-Bas à la suite de cet arrêt. Le journal populaire note d’autre part qu’aux Pays-Bas, le député indépendant Geert Wilders veut que le ministre Donner (Justice) interdise le PNVD. "S’il ne le fait pas, je verrai si c’est possible en déposant un projet de loi", a fait savoir l’ex-député VVD.

ECONOMIE, FINANCES

Vacances à l’étranger

Selon les derniers chiffres du Centraal Bureau voor de Statistiek (CBS) publiés hier, la France reste la principale destination de vacances des Néerlandais, mais elle est talonnée désormais par l’Allemagne. La Turquie et la République tchèque jouissent aussi d’une popularité croissante, alors que l’Espagne perd du terrain depuis quelques années.
Plus de deux millions de Néerlandais ont passé de grandes vacances en France en 2005, contre 1,6 million en Allemagne. Le nombre de vacances passées en France est néanmoins en baisse régulière depuis plusieurs années et l’Allemagne devient surtout populaire pour les vacances courtes. Globalement, l’Allemagne, avec 2,6 millions de vacanciers, a presque rattrapé la France (2,7 millions).

AFFAIRES FRANÇAISES

Plusieurs quotidiens mentionnent la reprise du magazine néerlandais Quote par Hachette (NRC Handelsblad d’hier soir p.1, de Volkskrant p.7, Het Financieele Dagblad p.13).

Dernière modification : 18/07/2006

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