Presse néerlandaise du mercredi 18 juin 2008

Un onze orange presque entièrement composé de remplaçants a éliminé la Roumanie de l’Euro 2008 par 2 buts à 0, hier soir à Berne. L’équipe nationale néerlandaise se rendra donc à Bâle avec trois victoires en trois matches.
A Zurich, l’Italie s’est assurée une place en quarts de finale, où elle rencontrera l’Espagne, en battant la France (2-0).

NRC Handelsblad (libéral) d’hier soir : "Marijnissen se retire de la direction du SP – Des problèmes de santé contraignent le leader du plus grand parti d’opposition à renoncer à la présidence du groupe parlementaire, qui élira son successeur vendredi", "Bruxelles envisage de faire des concessions à l’Irlande", "Sarkozy gestionnaire de crise – La présidence française de l’UE change à cause du ’non’ irlandais"
Trouw (chrétien progressiste) : "Le SP survivra-t-il à son premier changement de pouvoir ?", "L’Italie et le onze orange se placent parmi les derniers huit de l’Euro"
de Volkskrant (centre gauche) : "’Ces petits débats ont fini par me répugner’ – Le président démissionnaire du groupe SP : ma frustration, c’est qu’à la Chambre il n’y a pas de place pour les affaires essentielles", "Le Tibet ploie sous une répression silencieuse" (reportage)
AD Haagsche Courant (indépendant populaire) : "L’équipe orange invaincue – La France et la Roumanie doivent quitter l’Euro 2008", "Les membres du SP : Kant succèdera à Marijnissen"
De Telegraaf (populaire) : "Et de trois ! Le ’banc des remplaçants’ bat la Roumanie", "Les grosses voitures en détaxe des Etats-Unis – Les consommateurs contournent la mesure fiscale", "La lutte pour le leadership du SP éclate"

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LE DOSSIER DU JOUR :Leadership du SP

"Jan Marijnissen quitte ses fonctions de président de groupe parlementaire pour des raisons de santé", écrit le Trouw dans son grand article à la une. "Le moment n’est pas si mal choisi : le SP est solide." "’Nous pouvons montrer maintenant que le SP n’est pas Jan Marijnissen et que Jan Marijnissen n’est pas le SP’, a dit le personnage principal hier, lorsqu’il a quitté la présidence du groupe parlementaire pour les banquettes des députés sans portefeuille. Le fait est néanmoins que c’est lui, et personne d’autre, qui a fait grandir le parti et tous les membres en sont conscients."
"L’optimisme que suscite le manque d’agitation au sein du parti découle peut-être du manque d’expérience. Le SP, représenté à la Deuxième Chambre depuis quatorze ans, n’a tout simplement encore jamais connu de changement de leader. Il est certain qu’une agitation potentielle peut être étouffée parce qu’il ne se crée pas de véritable vacuité du pouvoir. Le nouveau leader du groupe opérera peut-être avec allure, mais il respectera les règles définies par la direction actuelle du parti. Le backbencher et thinktank vivant Jan Marijnissen y restera une personnalité très puissante, probablement même la plus puissante. Il pourra contribuer à tempérer les querelles autour du nouveau leadership. Cela signifie cependant que son successeur devra pouvoir bien s’entendre avec lui."
"Agnes Kant, deuxième sur la liste électorale et secrétaire du groupe parlementaire SP, est certainement une éminente candidate à la succession de Marijnissen. Harry van Bommel aurait pu être son challenger, mais il a fait savoir qu’il n’était pas candidat. Il n’a pas les faveurs du patron. Le député Jan de Wit, un des confidents de Marijnissen, a déclaré il y a quelque temps dans notre journal que Kant avait les meilleures chances de l’emporter."
"Il reste à savoir si le successeur sera aussi la tête de liste aux prochaines élections. Cela dépendra des sondages d’opinion et de son succès politique. L’agitation à propos du leadership peut donc facilement se manifester tardivement. Ce n’est pas pour rien que Marijnissen a fait référence à l’ancien leader D66 Van Mierlo, revenu un jour pour sauver son parti d’une mort certaine. Cela a été la plus grande victoire électorale jamais enregistrée par le D66. Comme dans le cas de Van Mierlo et du D66, l’ombre de Marijnissen planera sur son parti."

Commentaires
"Alors que Rouvoet, avec la ChristenUnie, a réussi après les élections de 2006 à passer de la marge au pouvoir, Marijnissen, en tant que héros de ces élections, s’est retrouvé en dehors de la formation de gouvernement avant d’avoir pu bien compter les sièges qu’il avait gagnés", remarque le Trouw. "Et l’an dernier, le SP n’a pas réussi non plus à mettre le pied dans la porte des administrations provinciales."
"C’est ainsi que ce parti, sous deux décennies de présidence de Marijnissen, est resté le club du ’non’, voué à une éternelle opposition et immature au gouvernement, même avec 25 sièges à la Chambre. Une des principales raisons de cette situation est que le SP n’a jamais réussi à se défaire de son caractère national, voire provincial. Marijnissen est finalement resté un Brabançon douillet, un politicien qui défendait la paix des chaumières. Il a fait son beurre avec cela, mais du point de vue politique cela ne l’a pas avancé. Il n’est jamais devenu un homme politique avec une vision internationale. Durant sa conférence de presse, il s’est dit fier du fait que le SP s’est toujours prononcé contre les missions étrangères de l’armée. C’est son droit, mais tant que le parti cherchera sa force dans l’isolement, même en Europe, il n’y aura pas de ’gouvernement avec le SP’."
"Sa signification positive pour la politique néerlandaise est qu’il a toujours pris au sérieux le débat." "Marijnissen s’est toujours opposé à la culture haguenoise de dossiers et profité du débat politique pour exprimer les préoccupations et les besoins des simples citoyens." "Il a prouvé que les partis politiques ne sont pas dépassés. A cet égard, il se distingue de populistes comme Wilders et Verdonk, qui essaient de s’attacher les électeurs avec beaucoup de rhétorique creuse."
"Même si l’ombre de Marijnissen continue de planer au-dessus du SP, son départ en tant que leader du parti marque la fin d’une ère", selon le commentateur du Volkskrant. "Le génie politique de Marijnissen réside d’un côté dans le fait qu’il a su conserver le caractère de parti d’action du SP et que de l’autre il a réussi à s’approprier l’agenda politique en rénovant constamment son programme. Grâce à cette combinaison unique de capacité d’organisation et d’intuition politique, Jan Marijnissen a fait du SP une source d’inspiration pour des dizaines de milliers de membres et des centaines de milliers d’électeurs."
Pour l’éditorialiste du Telegraaf, "le départ de Marijnissen en tant que leader du SP est une tragédie personnelle pour lui-même et une perte pour la politique néerlandaise". "L’homme politique d’Oss a réussi à faire de son parti un facteur significatif du paysage politique néerlandais. Les 25 sièges qu’il occupe actuellement à la Deuxième Chambre en sont la preuve."
"Mais le refus de prendre des responsabilités gouvernementales, après la formidable victoire électorale du SP en 2006, entache la réputation du leader du parti. Le SP, en tant que parti d’opposition, a ainsi montré le dessous de ses cartes, alors que le PvdA, sous la direction de Bos, n’a pas craint de se salir les mains."

ACTUALITE INTERNATIONALE

Union européenne

"Pour le premier ministre Balkenende, le résultat du référendum irlandais n’est pas une raison pour mettre fin au processus de ratification du Traité de Lisbonne aux Pays-Bas", relève le Trouw (p.7). "La Deuxième Chambre a récemment approuvé le traité, la Première Chambre est sur le point de traiter le dossier."
"Selon l’opposition, il ne faut pas le faire, ’par respect pour le vote du peuple irlandais’. Mais Balkenende a refusé hier. Le premier ministre n’a pas non plus voulu spéculer sur la situation créée par la position négative de la population irlandaise. Il s’est contenté de dire que c’était au gouvernement irlandais de faire une analyse des causes du ’non’ exprimé au référendum."

Benelux

Le Telegraaf (p.14), dans la légende d’une photo prise au Binnenhof après la signature d’un nouveau traité du Benelux, signale que "la coopération sera renforcée dans différents domaines, tels que celui de la police, des épizooties et des péages routiers". "Bien que la Rhénanie du Nord-Westphalie tienne beaucoup à se joindre au Benelux, cela ne se fera pas. Les premiers ministres des Pays-Bas, de la Belgique et du Luxembourg se sont montrés fermes sur ce point hier soir. La Rhénanie du Nord-Westphalie n’est pas un pays indépendant et ne pourrait donc pas être un partenaire équivalent des autres, selon le premier ministre Balkenende. Ce n’est d’ailleurs pas nécessaire, selon lui, parce que les relations avec ce land allemand sont bonnes."

AFFAIRES FRANÇAISES

Le Volkskrant (p.5) et le Telegraaf (p.11) évoquent la réorganisation de la défense. Le premier journal, en rubrique économique (p.9), aborde aussi la question de la flexibilisation de la semaine de travail et du recul de la retraite.

Dernière modification : 19/08/2008

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