Revue de presse néerlandaise du lundi 6 mars 2006

Trois quotidiens titrent ce matin sur une mesure en faveur du pouvoir d’achat de plus de cinq millions de ménages néerlandais. Le gouvernement renonce à réduire la prime de santé que ces ménages touchent pour compenser le coût de leur nouvelle assurance maladie, coût qui se révèle moins élevé que l’estimation faite l’an dernier lors de l’élaboration du nouveau système de sécurité sociale. Pour le ministre des Finances Zalm, c’est une rentrée de trois cents millions d’euros qui s’évapore.

Trouw : "On ne touchera pas à la prime de santé - Le gouvernement dégage 300 millions de plus pour le pouvoir d’achat", "Les vacances s’achèvent dans les bouchons causés par la neige"
de Volkskrant  : "Le montant de la prime de santé reste inchangé - Cinq millions de ménages peuvent garder 60 euros", "Hans est Hans, et Jozias est très bien - Le VVD ne parle pas des tensions internes lors de la dernière réunion du parti" (reportage)
De Telegraaf  : "Un petit extra pour des millions de ménages - Les citoyens peuvent garder 60 euros de prime de santé", "Suspense pour le score du VVD"
AD Haagsche Courant  : "’Les filtres à suie ne servent à rien’ - Selon les experts l’Etat gaspille 300 millions d’euros en subventionnant ceux qui roulent au diesel", "L’Europe prise dans la neige"

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LE DOSSIER DU JOUR :Entretien avec le ministre des Affaires étrangères

"Après de lourdes missions en Arabie saoudite et en Serbie, le ministre des Affaires étrangères Ben Bot est de retour pour quelque temps", écrit l’Algemeen Dagblad de samedi dans son cahier haguenois. "Faire campagne pour le CDA à Wassenaar, c’est autre chose que de faire comprendre au gouvernement serbe que Mladic et Karadzic doivent aller à La Haye. ’Il y avait des rumeurs qui disaient qu’on négociait avec Mladic’, raconte Bot. ’J’ai dit : je les emmènerai dans mon avion, mais cela n’a pas été très apprécié. Et pourtant il faudra extrader ces deux criminels de guerre. Il est impensable que nous les laissions courir. C’est ce que j’ai fait comprendre au gouvernement serbe’."
"La présence du Tribunal pénal international et d’autres institutions fait qu’on appelle La Haye The legal capital of the world. Mais cela représente aussi un risque de sécurité croissant. Bot est optimiste. ’Il ne s’est encore rien passé à ce jour’, dit-il en touchant le bois d’une petite table." "’Maintenant que la lutte internationale contre le terrorisme s’amplifie, des organisations comme Europol et Eurojust vont certainement croître. Cela créera des emplois, mais aussi des obligations en matière de sécurité’."
"Le ministre donne comme exemple l’ambassade américaine. ’Les Américains ont évidemment beaucoup de cordes à leur arc, mais nous préférons les voir quitter le centre-ville, ne serait-ce qu’à cause du paysage urbain. La commune comme le ministère estime que le cynodrome du Rijkstraatweg est un site approprié. Les Américains sont en train d’étudier l’option’."
"Pour rester une ville attrayante pour les diplomates et autres expatriés, La Haye doit préparer l’avenir, estime Bot. Les problèmes de logement méritent une attention particulière, selon lui. ’L’offre de logements spacieux est encore trop réduite’, selon le ministre. Bot prône par ailleurs la construction d’un nouveau grand centre de congrès. ’Des villes comme New York, Genève et Bruxelles ont d’excellentes structures de congrès. Une ville comme La Haye ne peut pas rester en demeure. Le World Forum Convention Centre est actuellement trop petit’."
"Beaucoup d’expatriés sont mécontents de La Haye et des Pays-Bas, ainsi qu’une enquête l’a montré l’an dernier. ’Nous avons comparé la situation à celle de Munich, Genève et New York et il est apparu que tout est relativement bien réglé ici. Le ministère et la municipalité de La Haye ont néanmoins pris des mesures. J’attends aussi un peu de compréhension de la part des expatriés. Il ne faut pas qu’ils fassent un tremblement de terre du moindre petit revers. Les Pays-Bas sont comme ils sont’."

ACTUALITE INTERNATIONALE

Accord nucléaire américano-indien

"La discussion sur la prolifération des armes nucléaires est parfois dépourvue de toute logique", remarque l’éditorialiste du Trouw. "L’Inde, qui a développé des armes nucléaires après s’être soustraite pendant des décennies au contrôle international, est récompensée par les Etats-Unis d’un accord ’historique’ sur la fourniture de technologie nucléaire. L’Iran, qui s’est au contraire associée au régime de contrôle international et qui affirme ne vouloir produire que de l’énergie nucléaire pacifique, peut s’attendre à de possibles sanctions du Conseil de Sécurité. Cela sent l’arbitraire."
"L’Inde refuse toujours de signer le traité international de non-prolifération et soustrait ses installations nucléaires militaires à l’attention. Elle garde ainsi l’option du développement à grande échelle de nouvelles armes atomiques. C’est une approche plutôt ambiguë, qui fournit à des pays comme l’Iran des arguments supplémentaires en faveur du secret dont ils entourent une partie de leur programme."
"Nous pouvons peut-être nous fier davantage à l’Inde qu’à l’Iran, mais la récompenser en apportant une aide technologique à son programme nucléaire, c’est aller trop loin."

Actualité intérieure

VVD

"Ceux qui affirment que le VVD va perdre les élections municipales n’ont rien compris", relève Sanne ten Hoove à la une du Volkskrant. "Un magistral accord final va au contraire procurer au parti un gain de sièges, prédisent les membres du VVD. Dimanche, ils se sont rendus au club de nuit Off Corso, à Rotterdam, pour une dernière grande réunion du parti. Les libéraux se sont rarement montrés aussi combatifs. ’Nous allons foncer durant les 53 heures à venir’, a dit le président du groupe parlementaire Van Aartsen. Le ministre VVD Zalm a appelé à faire un ultime effort. ’Nous engageons aujourd’hui l’offensive finale. Le final push commence maintenant’."
"La mission doit réussir, ont fait savoir Zalm et Van Aartsen. Sinon, le PvdA gagnera les élections et un scénario d’épouvante politique menacera. Dans le pire des cas, les sociaux-démocrates formeront un collège de gauche dans dix grandes communes. ’Rendez-vous bien compte’, a dit Van Aartsen. ’Presque trois millions de personnes qui risquent d’avoir une administration de gauche. L’idée fait frémir le président du groupe parlementaire VVD. Il prédit des taxes locales astronomiques, la mollesse face à la délinquance et le ’dorlotement’ des indemnisés."
"La commune de Nimègue sert d’exemple dissuasif. Le collège de gauche composé du PvdA, de GroenLinks et du SP a fait fuir les entrepreneurs et ’chassé’ de la ville les revenus moyens."
"Le PvdA ne semble guère s’inquiéter de toutes ces critiques. Cela agace Van Aartsen. ’Les têtes de liste PvdA ne veulent réagir nulle part. Ils pensent tous : le silence est d’or’."
"La stratégie du VVD ne semble pas avoir d’effet sur l’électorat. Le parti va à une défaite électorale limitée, prédit le sondeur d’opinion Maurice de Hond. Il estime que le VVD va perdre 2 pour cent de ses sièges."
"Le chef de file VVD Van Aartsen n’est guère populaire non plus. Les électeurs néerlandais ne lui font guère confiance, ainsi qu’il ressort d’une enquête du bureau TNS NIPO. Les ministres VVD Verdonk et Kamp bénéficient de plus de soutien. Le membre d’honneur Hans Wiegel dépasse même Van Aartsen d’une bonne tête."
"Les membres du VVD préfèrent ne plus parler de Hans Wiegel, qui a offensé le D66 vendredi. ’Hans est Hans’, dit-on. Ce qui compte, c’est le nombre de voix que le membre d’honneur rapportera au parti. Mais entre les lignes on sent le mécontentement. Wiegel, avec son offensive inattendue contre le partenaire de coalition, a fait monter la tension et détourné l’attention du message de fond du VVD. Le premier ministre Balkenende a également condamné Wiegel. C’est à tort qu’il a lancé une attaque personnelle, a-t-il fait savoir dimanche durant le programme télévisé Buitenhof. Et puis il y a l’affaire de fraude sur la TVA qui poursuit Wiegel. En tant que président du conseil de surveillance de l’entreprise informatique Copaco, il a caché une fraude aux actionnaires."

GroenLinks

"La présidente du groupe parlementaire GroenLinks Halsema trouve que son parti est ’prêt pour prendre le relais, si le VVD fait sauter le gouvernement’", rapporte le Trouw (p.4). "C’est ce qu’elle a dit hier, durant la manifestation de clôture de la campagne pour les municipales à Utrecht. En lançant une offensive contre le D66, les libéraux indiquent selon elle qu’ils veulent des élections législatives rapidement. Halsema s’en est surtout prise au coryphée VVD Wiegel. Elle l’a qualifié de ’trompette libéral’ qui a ’humilié’ le ministre Pechtold. Elle s’en est aussi prise à la ministre Verdonk (à propos de Taïda et du rapatriement d’Iraniens homosexuels)."
Wiegel avait dit à Groningue vendredi qu’après 2007, le D66 pourra de nouveau "aller jouer dehors". Quant à Pechtold, il valait mieux qu’il "quitte ce La Haye sale et répugnant". Durant une interview télévisée qui a suivi son intervention, il a poursuivi sur sa lancée en qualifiant le ministre D66 de "ministre de la frime qui a beaucoup trop peu à faire".
L’ancien leader et cofondateur du D66 Hans van Mierlo a estimé samedi qu’il était "lâche" de la part de la direction du VVD de laisser le membre d’honneur donner l’assaut et d’éviter ainsi toute responsabilité.
On notera dans ce contexte le tour d’horizon des partis nationaux auquel procède le Volkskrant (p.2) à la veille des élections municipales. "Un mauvais résultat aux municipales attisera la discussion sur le leadership au sein du VVD, le D66 se bat pour son existence et le SP triomphera de nouveau."
Le résultat des élections municipales du 7 mars ne permettra guère de prédire celui des législatives de l’année prochaine, souligne le journal de centre gauche. "La présence massive de partis Leefbaar locaux et d’autres initiatives locales suffit à rendre presque impossible la traduction du nombre de sièges municipaux en sièges à la Deuxième Chambre." "Néanmoins, conformément à la tradition, le résultat de demain soir sera considéré au Binnenhof comme un important sondage d’opinion pour les partis nationaux. La fonction de ’signal’ est grande et les résultats décevants ne manqueront pas d’avoir des conséquences."

AFFAIRES FRANÇAISES

Le Trouw (p.11) de samedi note qu’un quart de la population de La Réunion est touché par le virus chikungunya.
Sur le plan culturel, on retiendra un article très positif sur une exposition de photos de Bertrand Fleuret à Amsterdam (Hup Gallery) dans le Volkskrant (p.15) de samedi.

Dernière modification : 11/05/2006

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